UTOPIA 105 serait d’espérer une société heureuse où nos ainés soient respectés. Serait-ce trop demander qu’ils ne soient plus enfermés à la moindre alerte ? Et qu’il ne nous soit interdit de leur rendre visite !
UTOPIA 105 c’est vouloir vivre en bonne santé jusque 105 ans. Comment est-ce possible ? Quels en sont les enjeux ?
1 L’utopie – Comment la définir ?
1.1 Une idée née en 1516 de l’imagination de Sir Thomas More
Ce conseiller du roi Henry VIII d’Angleterre a rédigé un livre. Il y imagine une cité idéale installée sur l’ile d’Utopia. Il invente une nouvelle forme de gouvernement, de gouvernance.
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Le mot « utopie » provient du latin « utopia ». Il signifie « en aucun lieu ». C’est-à-dire un endroit qui n’existe pas ou qui n’existe pas encore.
1.2 L’utopie de Sir Thomas More d’un point de vue politique
Le responsable politique est confronté à la réalité du terrain, c’est-à-dire à la volonté de l’électeur d’obtenir des résultats tangibles. La plupart des idées viennent des intellectuels. Il cherche dans la pratique comment appliquer ou tester leurs idées.
Cependant, pour vivre et survivre, une utopie doit être bien plus qu’une idée portée par projet un politique. Elle doit toucher profondément le cœur de tous. Le jour où elle ne porte plus l’espérance, elle meurt.
En plus de l’espoir, il faut pour fonctionner que l’utopie soit soutenue par un maximum de responsables. Si un groupe n’aime pas l’idée, il fera tout pour la combattre. Elle doit transcender les divergences pour que tous y adhèrent.
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Si une utopie doit être porteuse d’espoir, elle doit aussi être fédératrice.
2 L’utopie – deux exemples.
2.1 Le rêve américain
Dès le départ les USA étaient la terre promise pour tous les parias de l’Europe. Par exemple, la grande famine irlandaise de 1845 à 1852 a tué 1 million de catholiques. C’est en masse que les Irlandais ont émigré aux Etats Unis dans l’espoir d’une vie meilleure loin de la misère et de l’oppression anglaise.
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Les Etats-Unis fascinent le monde. C’est un état-continent où tout semble possible. En une génération, un individu peut se hisser au sommet de la pyramide. Au début du XXIème siècle les symboles emblématiques sont Steve Jobs (Apple), Bill Gate (Windows), Michael Bloomberg (Finances), Jeff Bezos (Amazon), Marc Zuckerberg (Facebook), Warren Buffet (Investisseur) … pour n’en citer que quelques-uns.
Tant que ce rêve est une réalité les Etats-Unis continueront à exister. Le coup de génie du président Kennedy est d’avoir lancer l’utopie de la conquête de la lune. Pendant près d’une décennie, il a fédéré son pays autour de l’idée folle de fouler le sol de cette planète. Cinquante ans après, les Américains ont toujours la fierté d’être les seuls à avoir réussi ce pari insensé.
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2.2 L’utopie de la révolution belge de 1830
2.2.1 L’espérance et la déception
En 1830 l’air du temps était à la révolution. Les bourgeois attendaient leur heure. La révolution belge était « l’opportunité » d’évincer les aristocrates du pouvoir.
En revanche le peuple était influencé par les idées des révolutionnaires français épris de liberté, d’égalité et de fraternité. La force de l’utopie révolutionnaire belge était l’espoir, le désir d’une vie meilleure en se libérant du -joug de l’aristocratie. Sans cela la population aurait-elle accepté de risquer sa peau en combattant le Hollandais. ?
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Malheureusement, dans les décennies qui suivirent les bourgeois se sont comportés comme les aristocrates de l’Ancien Régime. Grâce au vote censitaire réservé à 3% de la population belge, ils ont capté le pouvoir à leur seul avantage. Ce fût la déception des belges et le début d’une profonde instabilité institutionnelle.
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2.2.2 L’utopie inattendue
Qui pouvait imaginer que la révolution belge allait conduire au suffrage universel pour tous ? Un acquis imprévu de la révolution de 1830, c’est d’avoir permis l’émergence de la démocratie élective pour tous. Certes cette utopie a mis plus de 150 ans pour permettre à tout le monde de voter. Maintenant les femmes et les étrangers sous certaines conditions ont également le droit de vote.
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L’utopie d’hier est devenue la banalité d’aujourd’hui. Cette démocratie élective est peut-être un des meilleurs ciments qui unit les belges.
2.2.3 La démocratie belge en panne
Le Covid-19 a révélé une Belgique incapable de protéger ses populations. Nous avons atteint des taux de décès les plus élevés comparés aux autres pays de la planète. Où est notre admiration dans notre soi-disant « système-de-santé-le-meilleur-d’Europe ».
Pour les maisons de retraites, la réponse panique au Covid-19 a été l’enfermement de nos grands -parents et l’interdiction de les visiter. Malgré cela, ce fût l’hécatombe. Maintenant les vrais chiffres commencent à sortir. Avec 70% des décès, nos aînés paient un lourd tribu ! C’est hallucinant ! Est-ce pour cela que nos ancêtres se sont battus ? Est-ce ce bien ce pays que nous voulons ?
N’avons-nous pas subi l’affront du président des Etats Unis Donald Trump qui nous a pointé avant l’Espagne, l’Italie, la France, les USA … à l’occasion d’un point presse sur la propagation du coronavirus!
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L’Etat belge est en panne de vision. Il s’abime dans les divisions. A fil des réformes constitutionnelles, il s’est transformé en un paquebot ingouvernable. N’avons-nous pas maintenant neuf ministres de la santé ? Cet Etat est-il encore en mesure de nous protéger sans basculer chaque fois dans les pouvoirs spéciaux et les sempiternelles disputes entre partis ?
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3 L’utopie de rester en bonne santé toute sa vie
3.1 « Utopia 105 » la nouvelle utopie
Nous avons tous envie de mourir le plus tard possible. Nous avons aussi le désir de rester le plus longtemps possible en bonne santé. Pourquoi dès lors ne pas choisir l’utopie de vivre jusque 105 ans en bonne santé. Appelons la « Utopia 105 ».
Nous préférons le mot « Utopia » à celui « d’Utopie ». Quelle que soit leur langue maternelle, tous les belges peuvent se l’approprier.
Utopia 105 est un fameux défi qui nécessitera certainement plusieurs siècles à s’accomplir. Peut-être sera-t-il impossible de le réaliser à 100% ! Par exemple, tant qu’il y aura des accidents mortels de la route, l’objectif ne pourra pas être atteint.
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Mais qu’à cela ne tienne, au départ aucune utopie n’est réaliste. Pour exister, il lui faut avant tout qu’elle soit porteuse d’espoir et capable de fédérer.
3.2 « Utopia 105 » en graphique
Une des statistiques les plus importantes est celle du trépas en fonction de l’âge. Elle montre que la fin de vie se situe pratiquement vers 105 ans.
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Un autre graphique important, également du billet 69 , est le nombre de décès en Belgique. Il se situe à l’environ de 110.000 personnes par an.
En combinant les deux graphiques, nous obtenons alors la représentation déroutante d’Utopia 105.
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Pour y aboutir, nous devrons maîtriser les paramètres suivants :
- La mortalité perdue: Il n’y a plus de décès évitables puisqu’ils auraient été évités
- La mortalité non naturelle : les accidents cérébro-vasculaires, les tumeurs, … auraient été maîtrisés de sorte à permettre une vie en bonne santé jusque 105 ans
- L’espérance de vie: Elle est en moyenne de 81,5 ans. Elle aura été repoussée à 105 ans.
3.3 « Utopia 105 » est-elle une fiction ?
Le nombre des centenaires en Belgique est déjà en phase exponentielle. Presque inexistant en 1947, il commence à devenir une réalité. Avec Emile Defossé, la commune de Brugelette connaitra probablement à nouveau un centenaire à partir du 13 décembre 2020.
Ci-dessous un graphique montrant la progression fulgurante des centenaires en Belgique depuis 1947.
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Si nous avions annoncé aux révolutionnaires de 1830 que la durée de vie moyenne allait passer de 45 ans (1880) à 81,5 ans (2018), ils nous auraient pris pour des cinglés.
« Utopia 105 » est une réponse positive à la catastrophe humanitaire subie par nos aînés lors du grand enfermement pour cause d’impréparation de notre pays au tsunami Covid-19.
C’est une réponse à la panne de projet fondateur sensé préserver le vivre ensemble et la cohésion d’un pays. L’expérience montre, que les peuples divisés en proie à des conflits internes sont les victimes toutes désignées pour attirer le malheur.
4 Implanter Utopia 105 ?
4.1 Notre démarche
Au départ, nous voulions simplement pousser un cri de colère. Jamais nous n’avions imaginé que ce cri nous aurait entrainer à proposer Utopia 105.
Il n’entre pas dans nos intentions de rédiger un mémoire ou un livre détaillé de ce qu’il faudrait faire. Nous sommes un groupe de citoyens habitant une des plus petites communes du Hainaut. Notre rôle est d’abord de nous intéresser aux attentes et besoins des habitants de notre entité. Avec Utopia 105, nous débordons largement de notre champ d’action.
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Maintenant, après avoir exprimé notre désarroi (partie I), puis notre quête d’informations sur le trépas (partie II) pour proposer Utopia 105 (partie III), notre but est simplement de susciter la réflexion parmi les décideurs du pays.
4.2 L’impact de la démocratie sur la durée de vie
4.2.1 Une période démocratiquement agitée 1880 – 1900
A quoi correspond l’année 1885 sur le graphique de l’espérance de vie de 1885 à 2018 ?
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Si l’on se réfère à notre billet « La démocratie élective belge une histoire mouvementée de 1831 à 2019 », 1885 se situe à une période charnière de l’histoire politique belge.
4.2.2 Abandon du vote censitaire 1883
En 1883, les intellectuels (médecins, magistrats, notaires, officiers supérieurs …) obtiennent l’abandon du vote censitaire (le pouvoir de l’argent) au profit du vote capacitaire (le pouvoir de la compétence). Avec le vote capacitaire, le corps électoral passe d’environ 90.000 à 136.000 électeurs.
Ce petit changement est le début de l’effondrement du pouvoir politique de la haute bourgeoisie.
4.2.3 Abandon du vote capacitaire 1893
Après la sanglante révolte ouvrière de 1886 et la grêve générale de 1893, le vote universel tempéré par le vote plural est arraché des mains du Gouvernement et du Parlement. Le nombre d’électeurs passe d’un coup de cuillère à pot de 136.775 à 1.370.687 personnes !
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4.2.4 La démocratie, l’origine d’une meilleure santé
Nous défendons la thèse qu’un bénéfice ignoré de la démocratie, c’est l’allongement de la vie des citoyens. Pour la première fois dans l’histoire, ils ont la possibilité de peser sur les décisions du monde politique. Une première revendication fondamentale émerge rapidement. C’est une meilleure santé garante d’une plus grande qualité vie favorisant son allongement.
Le tableau ci-dessous publié en 2020 des super centenaires (110 ans et plus) montre que ceux-ci vivent principalement dans les pays démocratiques.
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A contrario, les dictatures sont égoïstes. Elles ne s’intéressent qu’à la santé des tenants du régime. Regardez la Corée du Nord est ses famines endémiques, l’ex-URSS et ses goulags, les Nazi et leurs camps de concentration …
4.3 La démocratie dans les CPAS
L’évolution de la démocratie se fait par de petites modifications dans les textes légaux. Sur le long terme, elles ont des impacts considérables.
4.3.1 L’obsession du secret
Dans le billet n°68 « Maison de retraite – Partie I » nous interrogions déjà sur l’obsession du secret dans les CPAS qui gèrent des maisons de retraite.
Nous avons voulu assister à la prestation de serment début 2019 d’une de nos membres Mireille Gallemaers comme Conseillère CPAS. La direction du CPAS s’y est opposée. (pour plus de détail lisez notre billet n°10) :
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4.3.2 Renforcer le contrôle démocratique
Pour qu’un changement puisse être initié au niveau des maisons de retraite gérées par des CPAS, il faut commencer par le sommet. Celui-ci est le Conseil du CPAS. Contrairement au Conseil Communal, il fonctionne intégralement à bureau fermé.
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La présence du public impacte fortement l’attitude des conseillers lors des séances. La présence du public est un réel stimulant, qui protège la démocratie. Nous formulons une proposition plus simple que celle mentionnée dans notre billet 68.
« Puisque les électeurs ont le droit d’assister aux Conseils Communaux, ils doivent aussi avoir le droit d’assister aux Conseils du CPAS. Seule des affaires personnelles imposeront le hui’ clos. »
Les Conseillers CPAS pourront alors parler librement de leurs préoccupations avec les Conseillers Communaux de leur groupe. Cela brisera la règle de l’omerta légale des CPAS.
L’exclusion du citoyen lors des séances du Conseil CPAS, conséquence de l’obsession du secret, est un facteur masqué qui a aggravé la crise que nous connaissons.
Un pan aussi important de notre organisation socio-politique ne peut pas rester en dehors du radar de la démocratie et donc de la présence des citoyens.
5 Utopia 105 : exemple 1 – La vie entre 67 et 105 ans ?
5.1 Laissons parler les centenaires
Nous vous invitons à visionner ce premier film d’Euronews (durée 5 :21). Il donne un aperçu général du mode de vie dans l’archipel d’Okinawa. C’est là qu’est présent le plus grand nombre de centenaires au monde.
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Ci-dessous un film plus long qui aborde le sujet dans le détail et en dialogue avec des médecins français. Ils cherchent à comprendre les raisons de cette longévité des habitants de cet archipel.
5.2 Quelles sont les principaux enseignements ?
Au-delà des préoccupations médicales, la qualité et la durée de vie dépend fortement de l’attitude de l’aîné en société, ainsi que de l’attitude de cette société vis-à-vis de lui.
5.2.1 Vivre en couple pour vivre plus longtemps
La vie à deux influencerait également la durée de vie. C’est tout du moins ce qu’a avancé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en 2007, expliquant qu’à « âge donné, les personnes qui vivent en couple risquent moins de décéder que les personnes qui vivent seules ».
5.2.2 Un régime alimentaire adapté à l’objectif de vivre longuement
Un des secrets de la longévité des habitants de l’île d’Okinawa résiderait dans leur régime alimentaire : faible en viande et en matière grasse, il met l’accent sur les plantes locales, qui présentent de nombreux bienfaits : le melon amer (goya en japonais), la patate douce, le getto, le shikuwasa (ou citrus depressa), sans compter les poissons et fruits de mer, qui favorisent la coagulation sanguine et aident à conserver une bonne santé cardiovasculaire.
Un autre facteur de longévité est la pratique du hara hachi bun me, une discipline alimentaire qui impose de s’arrêter de manger à 80% de sa capacité ; cette pratique fatiguerait moins l’organisme, qui vieillirait donc moins vite.
5.2.3 Une bonne philosophie de la vie
Ajoutez à cela, un bon sommeil et une bonne philosophie de vie : « Je m’entoure d’amour et d’énergie positive, c’est la clé d’une longue et heureuse vie », déclarait une centenaire au Guiness World Records en juillet 2015. Le rire est important, il favorise la bonne humeur et réduit le stress.
Mais le principal c’est de garder le sentiment d’être utile à la société. Par exemple en conservant un métier ou bien pratiquer le bénévolat.
6 Utopia 105 : exemple 2 – Quelle médecine choisir ?
6.1 Précaution
Nous précisons que notre but n’est pas de rédiger un mémoire scientifique. Nous n’ignorons pas que la médecine est un domaine complexe et qu’il faut être prudent dans ce que l’on écrit.
Malgré cela, le responsable politique est impliqué. Car en définitive, il est maître des budgets publics et sans ces budgets la médecine d’aujourd’hui ne sait plus fonctionner.
D’une manière générale la médecine a pour objet de guérir, de soulager ou encore de prévenir.
De cette considération générale nous entrevoyons deux branches principales de la médecine. L’une serait la médecine de prévention et l’autre curative.
6.1.1 Médecine préventive
C’est la branche de la médecine consistant à donner des conseils d’hygiène au sens large (propreté, mais aussi diététique, encouragement à un sport ou une activité physique, ergonomie et manière de faire des efforts, prévention des comportements à risque, etc.) ainsi qu’au dépistage de maladie.
La médecine préventive est en général pratiquée par des médecins généralistes du fait de leur proximité avec les populations. La médecine préventive fait également beaucoup appel aux médias pour des campagnes de sensibilisation, d’information et de conseils.
6.1.2 Médecine curative
Son objectif est d’obtenir la guérison d’une personne malade ou accidentée. Nous sommes au stade où la maladie, l’accident ont déjà touché le patient. Elle comprend également la médecine palliative aux cas où celle-ci serait mise en échec.
6.2 La période de vie en bonne santé
6.2.1 Avant 74 ans
Nous avons identifié dans le graphique ci-dessous un basculement du nombre de décès vers 74 ans (voir flèche en bordeaux).
Acceptons l’idée que réduire le nombre de décès avant cet âge de 74 ans, c’est combattre la « mortalité perdue ». Elle est la suite d’une série d’incidents de santé ou d’accidents corporels, qui ne sont pas liés à la fin de vie proprement dite.
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La médecine à mettre en avant pour cette période de la vie serait principalement la médecine préventive. Son but est de prévenir les maladies professionnelles (médecine au travail), les cancers du sein (dépistages périodiques), les suicides (l’accompagnement psychologique), les accidents de la route (contrôle de la vitesse et du comportement) … c’est-à-dire tout ce qui provoque une mort avant terme.
Cet objectif peut se résumer au graphique ci-dessous. L’utopie de cette médecine serait que plus personne ne meurt avant 74 ans.
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Exemple : Le cancer des femmes
Le cancer du sein c’est le véritable tsunami des femmes. Il cause plus de ravages que le Covid-19 n’en produit.
Rappelons la statistique du Hainaut de 2012 (voir notre billet 69). La prévention du cancer du sein des femmes (ligne mauve sur le graphique femme) ne connait quasi aucun progrès.
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Espérons qu’en 2020 en Hainaut , la réalité d’aujourd’hui fasse mentir les chiffres de 2012 !
6.2.2 Après 74 ans
Considérons que la fin de vie ne soit pas seulement causé par la maladie, ni par les accidents mais aussi par la désorganisation et l’arrêt progressif des fonctions vitales du corps humain.
Faisons l’hypothèse que la médecine préventive a effectivement eu pleinement droit de cité et que les belges ont réussi massivement à atteindre l’âge de 74 ans en bonne santé. Après cet âge, il s’agira probablement plus de combattre la dégénérescence pour permettre de vivre encore 31 ans en bonne santé jusque 105 ans.
Actuellement la question se pose de plus en plus s’il faut entamer une thérapie lourde pour les personnes dépassant un certain âge ? Une personne âgée sans famille pour le défendre a peu de chance de voir sa vie prolongée grâce à l’obtention d’un pacemaker, un appareil qui coûte 50.000€ à la collectivité.
Aujourd’hui ce n’est probablement pas une bonne idée que d’être âgé et pensionné dans une maison de retraite ! Ces maisons ne sont-elles pas plutôt des lieux dont on n’ose à peine chuchoter leur véritable nom : des mouroirs ?
Cette idéologie ambiante sur les maisons de retraite n’aurait-elle pas facilité l’enfermement des vieux soi-disant pour leur intérêt. Mais de quels intérêts parle-t-on ? Ne sont-ils pas de toute façon déjà (en tout ou partie) exclus des soins dans les hôpitaux ?
La loi du silence légalisée par la règle de confidentialité absolue au sommet de la pyramide sociale (le CPAS) ne percolerait-elle pas dans toutes les institutions dépendantes de celle-ci ?
7 Les défis d’UTOPIA 105 – liste non exhaustive
Notre désir de vivre plus longtemps en bonne santé pose de multiples questions :
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Sociétale:
Que faire de notre vie entre 67 et 105 ans une fois la période « professionnelle » accomplie ? Quelle sera la place qu’occupera le nombre croissant de personnes âgées dans notre société ?
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Médicale:
Quelle médecine sera capable de nous aider à vivre en bonne santé aussi longtemps ?
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Economique:
Comment financer le coût que représente le nombre de personnes économiquement inactives ?
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Habitat:
Quelles directives donner aux architectes pour la construction de maisons mieux adaptés aux personnes âgées ?
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Démographique:
Comment les jeunes générations vont-elles pouvoir porter les générations âgées de plus en plus nombreuses?
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Ecologie:
Comment gérer l’impact sur la nature d’un plus grand nombre d’habitants alors que le pays est déjà très densément peuplé ?
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Démence:
L’être humain reste fragile et en fin de vie. Il est sujet à différentes déficiences possibles. Comment traiter les déments en fin de vie ?
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Défense:
En cas de guerre ou de trouble majeur, qui va assurer la protection des populations qui ne sont plus à même de contribuer à un éventuel effort militaire ?
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8 CONCLUSIONS
Ce billet termine un cycle de réflexion en trois parties : la tristesse, le trépas, l’utopie. Il faut lire ces articles d’un point de vue politique. Nous comprenons par « politique » ce qui concerne « la gestion de la cité ». Ces documents mettent en lumière une autre forme d’organisation de notre société.
Jusqu’à présent nous vivons suivant l’idéologie hérité des penseurs du XIXème siècle. Elle est basée sur la « lutte des classes ». Ici nous proposons la mise en commun de toutes les énergies de la société pour atteindre un bien commun au service de TOUS les citoyens : vivre plus longtemps en bonne santé jusque 105 ans.
Cette pensée s’inscrit dans une tendance lourde, qui est le profond désir d’un meilleur environnement. C’est la lame de fonds qui, aujourd’hui, porte naturellement les partis défendant l’environnement. Dès lors si nous voulons le meilleur pour l’environnement, pourquoi ne pas aussi vouloir le meilleur pour nous même ?
Avec ce cycle de réflexion politique au travers de 3 billets, LES COMMUNAUX proposent au monde politique belge de fédérer les énergies pour amorcer UTOPIA 105. Un premier pas serait d’ouvrir les CPAS à la démocratie en supprimant le huis’ clos pour les actes de gestion.
Articles à lire:
Maison de retraite – Le contrat social brisé – Partie II (billet 69)
Maison de retraite – Le contrat social brisé – Partie I (billet 68)
Le démocratie élective belge une histoire mouvementée de 1831 à 2019
Les CPAS – La prestation de serment – les conseiller communaux exclus. (n°17)
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9 ANNEXE I : Différence de mortalité entre les wallon et les flamands
9.1 Les courrier du CRISP
Le Courrier hebdomadaire du CRISP de 2012 semaine 37-38 (n° 2162-2163), pages 1 à 90 présente un très intéressant article sur la « La démographie des communes belges de 1980 à 2010 » par Jean-Pierre Grimmeau, Jean-Michel Decroly, Isaline Wertz.
Nous trouvons aux paragraphes de 144 à 158 une explication sur la différence de longévité des flamands par rapport aux wallons.
9.2 Le courriel du parlementaire David WEYTSMAN
Le parlementaire David Weytsman (PS – parlement de Bruxelles Capital) nous a apporté des informations plus récentes que celle du CRISP ci-dessus. L’écart entre flamands et wallons en 2018 serait de 2 ans pour les femmes et de 1,8 années pour les hommes. Le détail peut être découvert en lisant l’article « Nouveau léger progrès de l’espérance de vie de la population belge en 2018 » de STABEL, le site des statistiques du Service Public Fédéral Belge.
Au CRISP, STABEL s’ajoute également l’ IWEPS (L’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique). Ce dernier présente également une tentative d’explication sur cette différences de mortalité. Il est utile de cliquer sur le lien « Espérance de vie et mortalité » pour en savoir plus.
Ces différentes études statistiques montrent que le sujet est l’objet d’études de plus en plus fréquentes. Dans un état bien organisé ces informations remontent immanquablement au niveau politique. Nous pouvons espérer que la politique sociale, économique et environnementale actuelle de la Wallonie en tient compte.
10 ANNEXE II – remerciements.
Nos deux premières parutions sur les maisons de retraites ne sont pas passées inaperçues. Un grand nombre de formations se sont manifestées.
10.1 Conner ROUSSEAU – Président du SP.A – Parlement flamand
Le président du parti politique flamand SP.A (équivalent du PS en Wallonie) Conner ROUSSEAU nous a fait l’honneur d’une réponse. Il nous partage les propositions et la vision de son parti.
10.2 Ann De Martelaer – GROEN – Parlement flamand
En date du 01-07-2020, Ann DE MARTELAER nous transmet un premier rapport des travaux de la « Commissie ad hoc voor de Evaluatie en Verdere Uitvoering van het Vlaams Coronabeleid ».
10.3 Christophe De Beukelaer – CDH – Parlement de Bruxelles-Capitale
Nous avons eu une vidéo conférence d’une heure le 02-07-2020 avec Christophe DE BEUKELAER sur nos deux premiers billets (n° 68 et n°69). Nous avons ébauché les lignes directrices de notre dernier billet (n°71) alors en cours de rédaction.
10.4 Hervé CORNILLIE – MR – Parlement wallon
Malgré une réaction émotive d’ Hervé CORNILLIE, nous avons pu dialoguer sereinement. Il nous adonné l’idée d’ouvrir les séances du Conseil du CPAS au public plutôt qu’aux seuls Conseillers communaux.
10.5 Bianca DEBAETS – CD&V – Parlement de Bruxelles-Capitale
Le 21-05-2020, Bianca DEBAETS nous adresse un courriel nous témoignant ses préoccupations sur le traitement réservés aux séniors durant la crise du coronavirus.
10.6 Francois DESQUESNES – CDH – Parlement Wallon
À la suite de notre premier billet exprimant notre tristesse , le parlementaire François DESQUENES nous fait part de sa réaction.
10.7 David WEYTSMAN – PS – Parlement de Bruxelles-Capitale
Nous avons déjà évoqué au point 9.2 le courriel de David WEYTSMAN. Nous le remercions pour les précisions qu’il nous a apporté et dont nous avons tenu compte.
10.8 Petya Obolensky – PTB-PVDA – Parlement de Bruxelles-Capitale
Les positions des COMMUNAUX sont éloignés des thèses du PTB. Toutefois en ce qui concerne la gestion des maisons de retraite et malgré un angle d’approche très différent, nous avons constaté des similitudes avec celles exprimées par Petya OBOLENSKY
Conseiller communal à Brugelette