Malgré son logo rouge intégral, l’IPFH une intercommunale qui brasse des millions et qui s’occupe d’énergie comme le gaz et l’électricité. Mais en quoi concerne-t-elle la commune de Brugelette ?
1 IPFH et les 72.042,15€ de l’IDETA
Mais d’où viennent les 72.042,15€ reversé par l’IDETA à la commune de Brugelette ? Considérant que la prise de participation de la commune n’est que de 0,75%, c’est un beau pactole bienvenu pour arrondir les fins de mois de notre commune.
Ce qui est étrange c’est qu’au même moment l’IDETA impose une augmentation de cotisation de 9.428,94€ à 25.117,49€ à Brugelette.
Il a fallu que Les Communaux soient invités à participer à une Assemblée Générale Extraordinaire de l’IPFH, l’Intercommunale Pure de Financement du Hainaut, pour comprendre cette incohérence.
2 IPFH – ses activités
A la différence de l’intercommunale touche-à-tout IDETA, la mission de l’IPFH est restée stable malgré sa création en 1939 (80 ans). En résumé, elle a pour objet :
- la distribution de l’électricité ;
- la distribution du gaz ;
- d’être une centrale d’achat d’énergie ;
- de participer à tous les régimes de production et/ou de distribution d’énergie électrique;
- de représenter les communes associées à ce secteur et d’assurer leur défense.
Ses capitaux propres inscrits au bilan 2018 sont de 578.776.074 € avec un total d’actifs de 846.189.271€.
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3 IPH – Ses membres
L’IPFH a réussi à regrouper les communes de quatre intercommunales. Cela lui donne un poids financier incontestable pour représenter les intérêts d’une majorité de communes hennuyères.
4 IPH – ses performances
Les Conseillers communaux sont submergés d’informations. Au moins ce tableau à l’avantage de décrire l’essentiel :
- 57 villes et communes et 3 intercommunales de développement ECONOMIQUE
- 200.000.000 € de participations dans le secteur énergétique
- 12,2 % de rendement annuel sur le capital investi
N.B. : Qui dit mieux alors que nous risquons des taux négatifs sur notre l’épargne !
- 8.000.000€ dans le développement durable depuis 2015.
N.B. : Au vu des défis environnementaux, une moyenne de 2.000.000€ par an c’est peut-être un peu faible !
5 IPFH – un actionnaire important
L’intercommunale est présente dans une kirielle d’entreprises tant privées que publiques.
IPFH via une cascade d’entreprise est indirectement actionnaire capital d’ELIA qui cherche à implanter une ligne HT 380kv dans notre région, voir notre billet 34. La Boucle du Hainaut – ELIA électrocute Brugelette au 380kV
L’ironie du sort, c’est que Brugelette est contre le passage de celle-ci sur son territoire. Mais après sa construction et grâce à ses 0,75% de participation dans le capital d’IDETA (qui détient une participation dans IPFH) notre commune touchera des dividendes sur l’exploitation de la ligne.
6 IPFH – une intercommunale sous pression
LES COMMUNAUX ont un membre qui fait partie des 5 personnes disposant de la représentation de la commune de Brugelette aux AG (Assemblées générales) de l’IPFH. Le 17 novembre 2019, nous avons assisté à une AG Extraordinaire devant voter la fusion de l’IPFH avec la SOCOFE.
Pourquoi fusionner une entreprise qui marche bien ?
6.1 IPFH – actionnaire de FLUXIS
1. Les flamands : actionnaires à 60% via FLUVIUS
2. Les bruxellois : actionnaires à 15% via INTERFIN
3. Les wallons : actionnaires via SOCOFE et 5 IPF (Intercommunale Pure de Financement)
Les wallons se présentent en ordre dispersé. Chacun est de trop petite taille pour accéder à un poste de responsabilité et aux décisions stratégiques.
SOCOPE est aussi une société de participations financières.
NB : PUBLIGAZ est une entité mono-holding, c’est-à-dire qu’elle tire essentiellement ses revenus de FLUXYS. En cas de baisse des activités de cette dernière, PUBLIGAZ verra ses revenus diminuer. Dès lors l’IPFH en subira un contre coup financier.
6.2 IPFH – actionnaire d’ ELIA
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- Les flamands : actionnaires à 60% via FLUVIUS
- Les bruxellois : actionnaires à 10% via INTERFIN
- Les wallons : actionnaires via SOCOFE et 10 IPF (Intercommunale Pure de Financement) et 1 commune wallonne
Les wallons se présentent en ordre dispersé. Chacun est de trop petite taille pour accéder à un poste de responsabilité et aux décisions stratégiques.
NB : PUBLI-T est une entité mono-holding, c’est-à-dire qu’elle tire essentiellement ses revenus de ELIA. En cas de baisse des activités de cette dernière, PUBLI-T verra ses revenus diminuer. Dès lors l’IPFH en subira un contre coup financier.
6.3 Les enjeux de la fusion
La réorganisation de l’actionnariat wallon dans le transport d’énergie autour de la SOCOFE a pour objectif de répondre à trois enjeux majeurs :
- A l’instar de la Flandre et Bruxelles, consolider l’actionnariat wallon en PUBLI-T et PUBLIGAZ autour d’un acteur dont l’expertise en matière de transport d’énergie est reconnue ;
- Garantir la représentativité de tout le territoire wallon dans la holding SOCOFE ;
- Diversifier le portefeuille de participations des IPF (Intercommunale Pure de Financement) en Wallonie en l’ouvrant aux autres participations financières détenues par la SOCOFE.
7 SOCOFE
SOCOFE fédère des intérêts communaux wallons. Selon l’intérêt de ses partenaires, elle intervient dans des dossiers économiques et financiers.
Ses capitaux propres inscrits au bilan 2018 sont de 639.031.046 € avec un total d’actifs de 846.189.271€.
7.1 SOCOFE – Quel est son actionnariat ?
Ouille, NETHYS détient 58,75% du capital. Il a la majorité absolue !
7.2 IPFH sera-t-elle mangée toute crue par NETHIS ?
Non, car après la fusion la participation de NETHIS tombera à 46,1%
Les négociateurs ont signé un MoU (Memory of Understanding). C’est un pacte d’actionnaires qui a pour objet de garantir à long terme un ensemble de modalités équilibrées de gouvernance. Par exemple, il permet d’éviter qu’un intervenant prenne le contrôle absolu de la nouvelle organisation au travers d’une filiale.
7.3 SOCOPE – une opportunité pour l’IPFH
En plus de ses participations en PUBLI-T et PUBLIGAZ, la SOCOFE a investi dans l’éolien offshore, en Mer du Nord. En effet, le holding wallon est notamment associé dans les sociétés suivantes :
- OTARY/RENTEL: 42 turbines en Mer du Nord pour une puissance de 309 MW (depuis fin 2018) ;
- OTARY/SEAMADE: 2 projets en développement pour une puissance de 487,2 MW;
- C-POWER : 54 turbines en Mer du Nord pour une capacité de 325 MW (depuis 2014);
- POWER@SEA: étude de site de concession à l’étranger (C-WIND et B-WIND au large des côtes polonaises.
SOCOFE détient également des participations dans de nombreuses autres structures actives dans des secteurs diversifiés. Outre le secteur du transport d’énergie, le holding est actif dans les secteurs de l’énergie renouvelable (éolien offshore, éolien onshore et panneaux photovoltaïques), de l’eau, de l’environnement, etc.
7.4 SOCOFE – une entreprise en bonne santé
La SOCOFE respecte ses associés en versant régulièrement des dividendes appréciables.
8 Conclusions
8.1 Comment prendre la bonne décision ?
Un fusion d’entreprises est une matière complexe, qui fait appel à des spécialistes pour mener à bien les opérations. Comme conseiller communal, nous venons en bout de piste voter ou non la décision longtemps après que les tractations aient été finalisées entre les opérateurs. Toute la difficulté est de pouvoir se faire une « honnête opinion » sur l’opération pour prendre la meilleure décision.
Nous sommes échaudés par la mauvaise aventure vécue avec l’IDETA. Cette intercommunale a surinvestit dans des terrains industriels. À la suite de l’éclatement de la bulle spéculative des « sub-prime », elle n’a pu échapper à l’effondrement du marché de l’immobilier industriel. Pour éviter la faillite, elle a activé l’article 44 de ses statuts afin d’imposer à ses communes associées une hausse substantielle des cotisations. Pour Brugelette, elle est passée de 9.428,94€ à 25.117,49€ par an. Depuis 3 ans, cela pénalise notre commune dans ses investissements au profit des habitants.
8.2 Prenons nous un risque excessif ?
Au vu des éléments qui nous ont été transmis par l’IPFH, il nous semble logique que les entités wallonnes actives dans le secteur de l’énergie se regroupent. Elles améliorent ainsi leur capacité d’action vis-à-vis des tiers plus puissants.
D’autan que :
- la gestion de l’IPFH, avec des participations totalisant 1.200.000.000€ avec un rendement régulier de 12% annuel, donne de bons résultats ;
- les partitions mono-holding de l’IPF dans PUBLI-T et PUBLIGAZ représentent un risque en cas de baisse des titres FLUXIS et ELIA.
- la SOCOFE, avec ses nombreuses participations très diversifiées, stabilise les participations mono-holding de l’IPFH dans PUBLI-T et PUBLIGAZ. Elle offre un rendement par action croissant d’année en année depuis 2007.
En 2018, la somme arithmétique des fonds propres des deux entités étaient de 1.424.965.291€. Idem pour les bénéfices avant impôts, la somme de ceux-ci en 2018 était de 45.857.310€. Ceci donne une image de ce que sera la nouvelle entité après fusion.
Dès lors, la fusion projetée nous donne à penser que la commune de Brugelette ne prend pas grand risque à l’approuver. En foi de quoi, les conseillers communaux du groupe LES COMMUNAUX approuvent sans réserve la fusion.
Conseiller communal à Brugelette