Hôtel communal – S’intéresser aux PMR, c’est s’occuper de celles et ceux qui rencontrent une difficulté pour gravir l’escalier monumental de l’hôtel communal. Cet article relate le combat herculéen des COMMUNAUX pour améliorer les conditions d’accès. Découvrez ce qui se passe derrière les murs austères de ce bâtiment du 19ième siècle. Son immobilité séculaire déteint sur le fonctionnement de notre commune.
1 Hôtel communal – Son origine dans un contexte tumultueux
1.1 Que nous apprends l’association « Marcel THEMONT »
Nous lisons dans une de ses monographies à propos de l’hôtel communal :
« On peut certes mettre en doute les qualités esthétiques de ce bâtiment, tout de lourdeur et de prétention. Tel quel, il est cependant le témoin d’une certaine architecture civile rurale du début du siècle et le reflet d’une mentalité : celle d’une commune d’importance moyenne à laquelle une relative prospérité économique prodiguait un sentiment de fierté et de confiance dans l’avenir. En somme, c’est à la mesure d’un village, un monument très révélateur de l’esprit léopoldien … « (texte original non corrigé)
Disproportionné, il magnifie la puissance communale. Pour accéder aux bureaux des élus, il faut gravir un escalier monumental. Quasi absente au début du XXème siècle, l’administration communale enfle au point de récupérer, à la fin des années 70, la salle des fêtes à l’étage supérieur. Dès lors, sa présence appelle de plus en plus la population à se rendre à la « commune » pour accomplir des formalités de plus en plus nombreuses.
1.2 Un vestige politique d’un combat en faveur du vote plural ?
A l’époque, nous sommes dans un régime de méritocratie où la richesse symbolise la supériorité des uns sur les autres. Pour les riches bourgeois d’alors, il est clair qu’ils ont plus de mérite que les classes inférieures. Dès lors, il leur est logique qu’ils aient plus de voix.
L’escalier de l’hôtel communal symbolise cette montée vers le haut. Il faut le gravir pour atteindre les bureaux des élus qui se trouvent au-dessus de la populace.
1.3 La protestation populaire ne faiblit pas en Hainaut
Mais, de violentes luttes ouvrières éclatent en Hainaut pour obtenir le suffrage universel contre le vote plural. Avec le vote plural introduit en 1893, les possédants de l’époque perdent une grande partie de leur pouvoir. Ce mode de scrutin fait passer le corps électoral de 136.775 à 1.370.687 électeurs !
Cela ne suffit pas, tout le monde veut avoir le droit de vote, les Belges refusent que le nombre de voix dépend du statut social.
1.4 1919 – La paix sociale après les souffrances de la guerre 14-18
Le 22 novembre 1918 reconnaissant les souffrances subies par la population et les soldats, le roi Albert Ier déclare lors de son discours au Trône devant les Chambres unies « Le Gouvernement soumettra aux Chambres une proposition pour, dans une entente patriotique, les anciens obstacles et de mener la consultation nationale sur la base de l’égalité des droits de vote pour tous les hommes d’âge afin de pouvoir exercer les droits civils » mettant fin à cette injustice de l’époque léopoldienne,
En 1919, tant les parlementaires restaient divisés sur la question, le « coup de Loppem » força l’adoption du vote universel « 1 personne = 1 voix pour les hommes » sans passer par une modification de la Constitution.
Ces évènements montrent à quel point l’Hôtel communal de Brugelette est politiquement marqué du sceau d’une élite sourde à l’évolution irréversible de la société belge. Immuable jusqu’à aujourd’hui, ce bâtiment a toujours ignoré les soubresauts de l’histoire du pays.
2 Hôtel communal – Son accessibilité problématique depuis plus d’un siècle
2.1 Les personnes à mobilité réduites ont été oubliées
Lors de la construction du bâtiment, seul le passage par la porte cochère sur le côté a l’avantage d’être au niveau de la place. Le concept des personnes à mobilité réduite (PMR) rencontrant des difficultés d’accès est totalement absent des préoccupations d’alors. Un accueil démocratique et inclusif de tous les habitants est totalement ignoré. Mais, lisons d’abord la complainte de Mireille GALLEMAERS:
Aujourd’hui, qui ne se retrouve pas un jour en difficulté pour gravir cet escalier ?
Momentanément pour un genou enflé, un pied cassé …
Enceinte ou avec une poussette et de très jeunes enfants …
Le poids des années qui nous donne bien des difficultés moteurs …
Une personne aidée d’une canne ou en chaise roulante …
Munie de boîtes ou sacs lourds …
2.2 Absence de résultat du groupe de travail « Accessibilité pour tous »
Malgré le siècle écoulé, cet esprit de supériorité contamine toujours l’Hôtel communal. Le groupe de travail « Accessibilité pour tous », créé déjà en 2017, n’a donné aucun résultat.
Si ce n’est l’idée de mettre un ascenseur qui débouche à l’étage supérieur, dont les portes et les couloirs sont trop étroits, a buté sur le risque d’incendie. Le double escalier qui sépare les deux étages pose le problème du transport rapide des personnes à mobilité réduite. Comment gérer cette situation dans le feu et la fumée sachant que l’usage de l’ascenseur est alors interdit ?
C’est en cela que l’idée que cet ascenseur budgété à 700.000 €, dont l’étude par un auteur de projet a déjà coûté 20.000 €, est apparue comme délirante et a été abandonnée face aux multiples critiques.
Relancé en 2019, ce groupe a somnolé pendant 35 mois… jusqu’au moment où le groupe « LES COMMUNAUX » est en passe de découvrir une solution simple pour tous les PMR. Ce groupe de travail, comme par hasard, en novembre 2022, est rapidement réactivé, Isabelle Liégeois de BE Ensemble en est la Présidente.
3 Hotel communal – L’action des COMMUNAUX
Auparavant, en 2021 déjà, LES COMMUNAUX, désireux de faciliter la vie des PMR, ont été sollicité par Monsieur Martin CREVIEAUX, personne en chaise roulante. Il fait des études d’assistant social et est attaché à des valeurs comme l’équité et l’inclusion sociale. Celui-ci est désireux d’agir d’autant plus qu’il en a marre de se sentir exclu. Mireille GALLEMAERS interpelle le Conseil communal, en août 2021, à propos des abaissements de trottoirs de la rue Notre Dame à Cambron-Casteau.
3.1 Abaissement de 4 trottoirs voté en 2021
En décembre 2021, LES COMMUNAUX proposent d’abaisser 4 trottoirs pour faciliter la traversée des rues pour les PMR. Votée à l’unanimité par le Conseil communal, cette décision n’est toujours pas exécutée. Pire, la simple décision d’établir un inventaire des abaissements ne nous a toujours pas été transmise. Le billet n° 97 du blog publié sur le site internet www.lescommunaux.be est très mal reçu par un échevin au motif qu’un PMR en chaise roulante ne doit pas s’exposer ni faire du spectacle.
Voici les deux délibérations votés à l’unanimité par le conseil communal et qui ne voient toujours pas un début de réalisation :
3.2 Visite du poste de police de Brugelette
Dans le cadre du dossier de la fusion des postes de police de Brugelette et de Chièvres, Michel NIEZEN visite le bureau de Brugelette. Par le plus grand des hasards, il découvre que le local annexe construit sous le porche de l’entrée de l’ex-école des filles peut servir comme local pour l’Etat Civil et est parfaitement accessible pour TOUTE la population.
celui-ci situé au niveau de la place avec une belle entrée servant de salle d’attente, c’est la solution pour régler, une fois pour toute le problème qui persiste depuis 1898, année de sa construction, pour les personnes qui ont du mal à gravir l’escalier monumental.
Là commence la bagarre !
3.3 Des vents contraires se lèvent
La découverte des COMMUNAUX de cette pièce dans l’hôtel communal ne fait pas plaisir à tout le monde. Des vents contraires se lèvent pour nous contrarier. Rapidement, LES COMMUNAUX se sentent exclus du débat. Le groupe de travail « Accessibilité pour tous » le capte à son profit. Ses 35 mois d’inactivité et son réveil soudain ont suscité notre méfiance.
Une nouvelle loi impose le changement des cartes d’identités avec prise des empreintes digitales. Il n’est plus question pour l’administration d’aller au domicile des gens. La protection numérique des empreintes et leur transfert au serveur central du Ministère de l’Intérieur est devenu trop sensible. En l’état actuel, tout le monde doit gravir l’escalier monumental pour accéder à l’Etat Civil.
Si ce système prolonge la validité des cartes d’identité de 5 à 10 ans. Il est très restrictif pour les personnes qui ne peuvent se rendre à la commune pour scanner leurs empreintes. Dans ce cas, elles doivent se présenter chaque année !
3.4 Le passage en force
Nous décidons donc de forcer la décision, lors du Conseil communal du 26 décembre 2022, en proposant l’installation du bureau d’Etat civil dans le prolongement de la porte cochère.
Ce local peut être aménagé à peu de frais. Il bénéficie d’un bon ensoleillement. Dans sa totalité, excepté LES COMMUNAUX, le Conseil communal refuse sa mise à l’ordre du jour !
Cependant, nous nous attendions à ce refus et nous avions déjà planifié notre recours.
4 Deux recours en cours !
4.1 Le recours auprès de la Tutelle des communes
Chassé par la porte, Les Communaux reviennent par la fenêtre.
Dès lors, conscient des obstacles pour atteindre notre objectif en faveur des PMR, nous introduisons une plainte auprès du SPW INTERIEUR (Département des Politiques Publiques Locales , la TUTELLE des Communes) contre le refus du Conseil Communal de prendre ce projet de délibération en considération.
Voici un exemple de décision de la Tutelle :
Voici le courrier adressé à la tutelle :
230106 Communaux – plainte pour non respect de la réglementation PMR – Etat Civil
Nous ne voulons pas être de ceux, qui comme les élites de la fin du XIXème siècle, n’ont pas compris l’aspiration profonde des Belges pour une véritable démocratie élective. Depuis lors, au XXIème, cette espérance se complète par la construction d’une société inclusive qui donne une place égale à chacun/chacune.
4.2 Le recours auprès d’UNIA
Le directeur du Département des Politiques Publiques Locales nous suggère d’introduire une plainte auprès d’UNIA. C’est une institution officielle publique indépendante qui lutte contre la discrimination et défend l’égalité des chances en Belgique. Le rapport du groupe de travail « Accessibilité pour tous » de la réunion du 12 décembre 2022, et rédigé par l’architecte de la commune, maintient la ségrégation entre les personnes parfaitement valides et les PMR.
Groupe de Travail – Accessibilité pour Tous – rapport de visite du 12 décembre 2022
En outre, les aménagements ne seraient utilisés que sur demande de la personne PMR et, de surcroit, via rendez-vous. De plus, ce bureau de l’hôtel communal est déjà annoncé à ne pas être occupé en permanence ! Entre-temps, l’architecte a démissionnée de son poste. La présidente saisit ce départ pour ne pas réunir le groupe de travail.
4.2.1 Les statuts du groupe de travail « Accessibilité pour tous » ne sont pas respectés
En effet et contrairement aux statuts, la présidente du groupe de travail « Accessibilité pour tous », Madame Isabelle Liégeois, a refusé deux fois, que ce rapport soit soumis aux membres du groupe de travail pour approbation. Elle tente de l’imposer par la biais d’une mise à l’ordre du jour du Conseil communal avant tout dialogue préalable avec ses propres membres. Nous avons dénoncé cette manœuvre.
Inquiète de l’absence de réactions, UNIA prend l’initiative de nous informer qu’elle a déjà écrit à la commune en date du 13 février 2023. Ignorant ce fait, nous demandons immédiatement copie du courrier à l’administration qui ne nous l’a pas transmis ! Finalement, le 5 mars 2023, nous nous adressons au Bourgmestre qui nous communique sans délai la version non signée en sa possession. L’original est au sein de l’administration.
Si UNIA, dans sa lettre reconnait que des discussions sont en cours de l’hôtel communal à Brugelette, elle rappelle la Commune à l’ordre en exigeant le respect à terme de la réglementation pour qu’une solution pérenne et inclusive pour tous soit adoptée. De plus, cet organisme interfédéral sensible à notre préoccupation propose spontanément ses services pour aider notre commune.
Nous refusons que les personnes valides puissent se présenter librement aux heures d’ouvertures dans le local de l’Etat Civil tandis que les PMR devraient prendre rendez-vous pour accéder au local du bas qui, plus est, ne sera uniquement ouvert que lors du rendez-vous programmé.
4.3 Les Communaux mandatent Mireille GALLEMAERS
Le 14 mars 2023, LES COMMUNAUX mandatent Mireille GALLEMAERS. Par conséquent, elle s’adressera une troisième fois à la présidente du groupe de travail, Mme Isabelle Liégeois.
230128 LES COMMUNAUX – courrier à Isabelle Liégeois suite retrait du point 12 du CC du 26-01-2023
En effet, nous voulons que cette dernière respecte les statuts. Les membres doivent préalablement approuver le rapport de réunion avant sa diffusion. L’article 4 le précise clairement. Au 08 avril 2023, 3ème rappel, Mireille en tant que membre de ce groupe n’a toujours rien reçu. Elle n’a reçu aucun accusé de réception, ni aucune réponse. Mireille n’a obtenu que du silence.
Affaire à suivre …
5 Conclusions
Quel citoyen peut-il imaginer que derrière les murs austères de l’hôtel communal se déroulent des débats aussi intenses. Il faut développer une énergie folle pour faire bouger les lignes.
Ce magnifique bâtiment d’époque est mal agencé pour les PMR. Un groupe de riches bourgeois l’a construit en se considérant comme l’élite de la commune. Leur esprit élitiste s’est incrusté jusque dans les pierres, les briques et le ciment de notre maison communale. Il est tellement enraciné, que plus personne ne s’en rend compte.
La proposition des Communaux en faveur des personnes à mobilité réduite a réveillé des forces rétrogrades qui se sont misent à opérer en cachette pour sournoisement faire capoter tout projet d’ouverture. Mais, nous sommes constitués d’un groupe de citoyens qui ne se laisse pas abattre à la moindre contrariété.
L’injustice ne fait que renforcer notre détermination à défendre le droit de chacun.
Et pendant ce temps les citoyens s’interrogent … mais que fait la commune ?
Michel NIEZEN pour LES COMMUNAUX (1)
(1) Ici « pour LES COMMUNAUX » signifie que Michel NIEZEN a proposé un document de synthèse. Les Communaux l’ont longuement discuté, modifié et adapté. Le présent article reflète bien la pensée de tous.
Très beau résumé historique..
Je suis tout à fad’accord avec vous pour l’état civil au rez-de-chaussée ..
De plus il y a une salle d’attente..
Quand aux bureaux, ils ont le guichet qui est bien pratique et de nouveaux châssis et on peu y accéder via la court arrière..
Et pas de problème pour ce garer, l’ancien site luca s’y apprête parfaitement..
Et beaucoup mieux que le parking de la place..
Beaucoup de problèmes dans ce village..pas de piste cyclable..manque de parking..
Manque de réflections sur tout..