Comment en est-on arrivé à une consultation populaire des habitants du Grand Chemin à Bolignies de la commune de Brugelette ? Le vote de la fermeture de ce chemin est une conséquence logique de ce qui s’est passé depuis le vote des habitants de Gages en 2014.
1 Le vote populaire de Gages du 13-04-2014
1.1 L’envahissement des voiries de la commune
Lors de son exposé à Gages en 2014, Michel NIEZEN, diplômé en Circulation Routière de la Ville de Bruxelles, avait prévu l’envahissement progressif des voiries de Brugelette. Avec la croissance du nombre de visiteurs du parc Pairi Daiza, le trafic communal allait finir par encombrer de plus en plus le Grand Chemin.
Non seulement cet envahissement s’est produit, mais il s’est fait plus rapidement que prévu. A l’époque, les cartes routières digitales dont « Waze » n’étaient pas encore d’utilisations fréquentes. Elles ont accéléré le mouvement en injectant le trafic venant de l’A8 dans le réseau routier de la commune.
1.2 Voici le scénario 2014 d’envahissement progressif
Les images sont extraites de la présentation Power Point de mars 2014 aux habitants de Gages.
–
1.2.1 Le départ
D’abord le trafic passe par la rue de Gand pour arriver au Chemin de Mons qui donne un accès direct aux parkings du Parc (tracé en vert).
Une dérivation est possible par la rue Puis à l’Eau, mais rapidement elle a été mise à sens unique pour empêcher son utilisation.
–
1.2.2 Evolution 1
Par la suite en période d’affluence, le trafic s’est intensifié dans l’avenue des Cerisiers depuis la rue de Gand jusqu’au chemin de Meslin (tracé en rouge). Il s’est aussi engouffré dans la rue Fours à Chaux pour également rejoindre le chemin de Meslin (tracé en orange).
–
1.2.3 Evolution 2
Quelques temps après, le SPW – Direction des Routes de Mons a littéralement forcé la Commune à mettre en place le « giratoire ». Le matin, les véhicules passent par l’Avenue des Cerisiers (tracé en mauve). L’après-midi, ils passent par la rue de Gand. La Direction des Routes de Mons craignait que la fermeture du village de Gages au trafic allât provoquer une hausse du trafic passant par le centre de Brugelette le long de la N523.
–
1.2.4 Evolution 3
Avec une croissance du nombre de visiteurs de 500.000 à plus de 2.200.000, il était évident pour Michel NIEZEN que le Chemin du Pire depuis Gages débouchant sur Bolignies allait immanquablement être envahi d’automobilistes.
–
1.2.5 Evolution 4
Ici, le plan « Evolution – 4 » montre que la saturation du trafic gagne toutes les voiries au sud de la N523.
Le Grand Chemin finit par être alimenté des visiteurs venant de Gages par le Chemin du Pire et venant de Brugelette par le Chemin de Soignies, ainsi que par la rue de Bolignies.
A postériori, nous pouvons considérer que le mécontentement des habitants du Grand Chemin était prévisible déjà en 2014.
–
2 Gages – La tentative du PMB
2.1 Choisir un contournement
Pour endiguer le flot croissant des visiteurs du Parc dans les années futures, le PMB (Pour une meilleure Mobilité à Brugelette) proposa aux habitants de Gages de choisir une voirie de délestage entre 6 tracés possibles.
–
Voici le résultat du vote des habitants de Gages, le 13-04-2014. Il montre une large préférence pour le tracé le long du bois de la Provision.
–
2.2 Le rond-point de la N56b
Influencé par des acteurs locaux, le Cabinet a choisi une solution qui se rapproche fortement du tracé « 1- Côté Bolignies ». Or celui-ci n’a recueilli que 10 % des suffrages.
–
Ce choix est matérialisé par l’étude de l’Atelier d’Architecture La Pyramide sprl. Ce n’est donc pas un plan réalisé à l’initiative des ingénieurs de la Direction des Routes de Mons. Ces derniers ont l’expérience des relations compliquées entre les besoins de mobilité de la collectivité et ceux des riverains.
Selon nous, c’est l’explication de la raison pour laquelle cette route RN56b ne tient pas compte des réalités socio-économiques locales.
En effet, l’Atelier d’Architecture a privilégié l’aspect conceptuel esthétisant en ignorant la réalité du terrain. Par exemple, le raccordement au Grand Chemin est une aberration. Il aura pour conséquence de drainer une partie du flux provenant de Brugelette pour le conduire à la RN56b via le Grand Chemin. Jamais les ingénieurs des Routes à Mons n’auraient imaginé une telle solution.
3 Grand Chemin – La consultation des habitants du 16-02-2020
3.1 La consultation
Par l’intermédiaire d’un toutes-boîtes, 161 riverains répartis dans une zone englobant le Grand Chemin, la rue de Bolignies, le Chemin du Pire et l’Avenue de Gages ont été invités à se positionner sur la fermeture totale du Grand Chemin.
Au total, 91 votants ont fait le déplacement jusqu’à la maison communale, ce qui représente un taux de participation de 56,5 %. La proposition de fermer le Grand Chemin a recueilli 81,3 % des suffrages (74 oui). Les 17 autres personnes sondées (18,7 %) ont émis un avis défavorable.
–
3.1 Le résultat de la consultation
3.1.1 L’impensable est devenu une réalité.
En 2014, il était inimaginable que les habitants du Grand Chemin à Bolignies allaient demander la fermeture de leur rue. Comparé aux nuisances incroyables qu’ils subissent journellement, ils préfèrent la pénalité d’un chemin sans issue. Et cela peu importe de devoir faire de grands détours pour rentrer chez eux.
Ceci montre à quel point la conception de la RN56b est l’objet de toutes les interrogations.
Cependant, l’élément positif est la prise de conscience de cette réalité par le Collège communal de Brugelette. Il a promis de se ranger à l’avis des habitants en posant deux conditions :
-
- Une participation de plus de 50%, ce qui fût le cas,
- Un vote qui atteint 50% des suffrages exprimés.
3.1.2 Un vote interpellant
Au vu de la participation et du résultat des votes, les COMMUNAUX sont interpellés.
-
- Premièrement , la démocratie locale a parlé et il faut en tenir compte ;
- Deuxièmement, comment gérer cette situation compte-tenu de la circulation des habitants des autres quartiers ?
Ce vote sera le prélude de toute une série de conséquences en cascade par lesquelles d’autres habitants vont également demander la protection de leur rue au détriment de l’intérêt général.
Nous allons donc rencontrer de lourds problèmes de mobilité. Mais, c’est le prix à payer à partir du moment où la majorité en place au Conseil communal a accepté le tracé actuel de la RN56b. Pour nous , cette route est nous une aberration qui coupe la commune en deux.
Cette dernière sera également à l’origine de toute une série de décisions en série qui verra le repli des habitants sur eux-mêmes dans leur quartier.
A nos yeux, si l’on doit construire une route, c’est bien celle le long du bois de la provision qui est à mitoyenneté entre les commune de Brugelette, de Silly et dans une moindre mesure avec Lens.
4 Conclusion
4.1 L’avis de Gages a été ignoré
Pourquoi tenir compte uniquement de l’avis des habitants de Bolignies et pas de ceux de Gages ? Nous pointons une injustice flagrante. Comment se fait-il que le vote de habitants de Gages n’ait pas été écouté depuis 2014 ?
Lors du vote, le tracé « 1- Coté de Bolignies » n’a recueilli que 10% des suffrages. Or, c’est celui qu’a retenu, contre toutes attentes, le Cabinet des Travaux Publics à Namur. En plus il a ajouté un immense rond-point qui débouche sur le Grand Chemin.
4.2 La solution n°6
Si les autorités avaient tenu compte du vote en acceptant la solution « 6 Côté du Bois de la Provision », la route aurait déjà été construite. Tout le trafic routier de l’est (Soignies) et du nord (A8) aurait déjà pu être canalisé par la N57 (Ghislenghien – Soignies). Des solutions pour le sud de la commune (Bolignies et Cambron) auraient déjà pu être plus aisément recherchées. La solution côté du Bois de la Provision est le choix des COMMUNAUX.
4.3 Revoter à Gages ?
Si des habitants de Gages réclament une nouvelle consultation, LES COMMUNAUX soutiendront leur demande. Ils auraient le choix entre le « 1- Côté de Bolignies = N56b », et le contournement nord « 6- Côté du bois de la Provision ». Les tracés n°2, 3, 4 et 5 ne sont plus pertinents.
–
Ainsi la démocratie au bénéfice de tous retrouvera sa place dans la commune de Brugelette.
Conseiller communal à Brugelette
Article – Grand Chemin – Et si on revotait à Gages ? (n°62)
Cet article autour de ce qui est appelé à devenir un lourd contentieux intra et inter-villages démontre bien que la mise en place d’une situation locale et ponctuelle, permet surtout aux mandataires publics d’éluder la confrontation avec la réalité de la problématique. Bien sûr, je me réjouis qu’une rue gangrénée par le trafic voit sa voirie interdite à la circulation et retrouve sa légitime quiétude. Mais s’il en résulte uniquement le déplacement du charroi automobile et de leur nuisance sur d’autres lieux de vie, la solution est alors surtout poudre aux yeux. Dans le cas présent, comme en toutes les problématiques sociales et sociétales, la résolution des problèmes doit être structurelle. Mais bien sûr alors, il faut être extrêmement courageux, lucide, entreprenant ….Les seules vraies questions qui peuvent amener à de réelles solutions sont les suivantes, très dures à entendre pour le profil du consommateur occidental moyen: 1) comment peut-on très rapidement diminuer le nombre global des voitures produites et vendues ?. 2) comment peut-on très rapidement diminuer sur base annuelle le kilométrage parcouru par chaque véhicule détenu ? 3) comment peut-on, très rapidement, dans l’imminence, neutraliser Pairi Daiza et le contraindre à adopter une économie régressive, récessive et orientée vers une diminution de l’ordre de 50 % de ses visiteurs entrants dans nos zones par le biais de la voiture ? Car seules des réponses appropriées et la mise en place des mesures qui en résultent peuvent réellement, dans la réalité des faits, résoudre structurellement, durablement et intelligemment cette situation. Au profit exclusif des êtres humains et de leur bien-être !. Dans cette affaire, l’entreprise Pairi Daiza qui n’existe que pour fabriquer de l’argent tout en détruisant notre communauté , son environnement et nos vies n’est que le cancer métastasé à éradiquer. Pas un interlocuteur ! Pas un partenaire ! Juste un ennemi dont nous n’avons pas voulu et qui doit disparaître !. Et qui va disparaître !