Gages est un des cinq villages de la commune de Brugelette mérite d’être mieux connu. Le billet n°91 traite de son histoire passée (partie 1)
1 Gages aujourd’hui – Les fermes du village
1.1 Les fermes
Il y a une cinquantaine d’années d’ici, la plupart des habitants de Gages étaient encore agriculteurs. On comptait une bonne quarantaine de fermes. Aujourd’hui, il ne reste que quelques fermes qui continuent de cultiver l’esprit familial.
Borgenon Raf : élevage à la rue de Fouleng
Cambier Jean-Marc : agriculture élevage à la rue de Gand
Castel Francis : agriculture élevage à la rue de Gand
Decuyper et CIE : agriculture élevage à la rue d’Anchain
Derycke Paul : agriculture élevage à la rue de Silly
Loyens José : agriculture élevage à la rue de Gand
Vanderschueren Patrick : agriculture élevage à la rue de Fouleng
1.2 Une des plus anciennes fermes de gages, la Ferme du Blocus
La Ferme du Blocus, reconstruite en 1687, et qui s’élève vraisemblablement sur les fondations de l’ancien château féodal du 11e siècles d’où le nom « BLOCUS » c’est-à-dire Block-huyse « maison forte ».
C’est une ferme du style Espagnole, en carré, possédant un pont levis, et entourée d’eau, Sous la tour en son époque, se trouvait une prison et le jour ne pouvait y pénétrer. Le donjon quant à lui, n’était occupé que par les soldats ou sentinelles. Les autres gens occupaient la basse-cour et les communs.
Elle appartenait comme beaucoup d’autres à la famille de Lichtervelde.
En 1921, le grand-père de José Loyens, actuel propriétaire, vient exploiter la ferme pour le compte des « de Lichtervelde ». C’est en train qu’il arrive avec sa famille de 6 enfants, ses meubles, ses vaches, etc., à la ferme.
Cette même année, dès son arrivée, il remblaie le pourtour de la ferme, encore cerné par les douves de l’ancien manoir féodal. Également, il enleva le pont levis qui s’y trouvait. Ci-dessous nous montrons une photo du porche actuel.
Plus tard dans les années 50, le père de José Loyens achètera la ferme au comte Alfred.
José Loyens et son épouse Rita en sont propriétaires et l’exploitent toujours aujourd’hui.
Ci-dessous, la photo de la ferme actuellement et bellement restaurée.
2 Gages aujourd’hui – appelé anciennement « Gages à flattes »
Pourquoi ?
Tout simplement parce que le village comptait beaucoup fermes.
Les vaches pour leur aller/retour de la ferme vers leurs pâturages, traversaient les rues du village. Elles se soulageaient sur la route.
Aujourd’hui, les pâturages entourent la plupart des fermes. Les vaches ne traversent donc plus le village.
3 Gages aujourd’hui – L’église Saint-Lambert
Le bâtiment, édifié en 1785, était à l’époque dépendant de l’abbaye d’Anchin, qui en nommait le curé, en percevait l’essentiel de la dîme (impôt dû à l’Église), mais devait pourvoir à son entretien. Cet édifice est dédié à saint Lambert mort vers 705 à Liège.
Saint Lambert est né au 7e siècle à Maastricht. C’est l’évangélisateur reconnu du diocèse de Tongres-Maastricht, région du royaume franc. Ce fut l’un des saints les plus populaires dans nos régions. C’est la raison pour laquelle un des noms de famille les plus répandus en Wallonie est Lambert, car beaucoup de noms de familles dérivent en fait de prénoms (Martin, Laurent, Ghislain, Matthieu, etc.), qui étaient, au Moyen Âge, choisis en fonction de la popularité des saints. Le fait que l’église de Gages porte le vocable de saint Lambert provient sans doute que la paroisse fut fondée dès l’époque carolingienne.
Le plan basilical, l’église est munie d’une tour englobée par des collatéraux, une nef à quatre travées et un chœur encadré de deux sacristies. La décoration intérieure du bâtiment est caractéristique du style Louis XVI. La voûte, munie d’arcs cintrés, repose sur des colonnes dites toscanes.
L’autel majeur et les deux latéraux sont également de style Louis XVI, reconnaissable par ses formes classiques et épurées.
En 1970, suite à une violente tempête, des mesures de restauration furent entreprises.
Sur les vitraux sont présents les noms de sainte Sibille et saint Lambert. Ainsi qu’un autel de st Lambert
4 Sainte Sybille (ou Sibille)
4.1 Son histoire
Le nom de sainte Sybille de Gages s’associe intimement à l’église de Gages.
Sybille de Gages est née à la fin du 12ème siècle, fille de Gilles de Gages, valeureux chevalier et d’une mère pieuse, dont on ne connaît pas le nom.
Sybille et sa sœur Helwide furent élevées dans la piété. On soigna leur éducation intellectuelle. En 1211, ses parents lui firent obtenir le titre de chanoinesse de Sainte-Waudru à Mons. En 1227, elle multiplie les donations en faveur de l’abbaye d’Aulne. Quelque temps plus tard, les chanoinesses de Sainte-Gertrude à Nivelles l’accueille comme membre de leur communauté.
La vie de chanoinesse lui semble trop prestigieuse. Sybille décide de finir sa vie en approfondissant sa foi dans la voie de la spiritualité. Elle rejoint la communauté cistercienne du couvent d’Aywières, sur le territoire de Couture-Saint-Germain (Brabant wallon, entre Wavre et Nivelles).
Elle y décède en 1250.
Une relique de sainte Sybille se trouve en l’église Saint-Lambert de Gages en un reliquaire-cylindre daté du 17e-18e siècle et la chasse se situent à Ittre.
4.1 Remarque
S’assurer qu’un saint a bel et bien existé lest toujours très compliqué. Nous nous sommes renseignés auprès du Père Hugo Zanetti. C’est un jésuite membre de la Société des Bollandistes installé dans les locaux du Collège St Michel à Bruxelles. Depuis 1607, elle a pour mission l’étude des saints et l’authenticité de leur existence et de leur biographie. Parmi les 500.000 ouvrages anciens de la bibliothèque de sa « Société », le père Hugo a retrouvé un analecte où Sybille figure comme « Bienheureuse » ayant un rayonnement local. Ce document succinct confirme son existence. L’Eglise la reconnue et la recommande comme chrétienne dont il faut suivre l’exemple. Actuellement le père Hugo Zanetti est moine à l’abbaye de Chevetogne, il quitté sa charge de Bollandiste.
4.1 Chapelle-fontaine de sainte Sybille
Un édicule à couverture en bâtière se dresse. Il a toute les apparences d’un petit oratoire derrière la ferme du « Blocus » à la rue du Moulin à Eau au fond d’un pré. On l’aperçoit depuis le virage de la rue de Silly, vers la droite en venant de Brugelette, accolé à un mur de clôture en moellons.
4.2 Procession de sainte Sybille
Les deux photos de gauche montrent, qu’a une époque la procession faisait le tour du village. Celle de droite se fait au château de Gages depuis 2016
En 1995, à l’initiative de Mme Marie-Paule Buys-Vanderschueren, première échevine et échevine de la culture de Brugelette, un Comité « Sainte-Sybille » fut créé. Celui-ci réorganisa une procession en l’honneur de sainte Sybille à l’occasion du centenaire d’une ouverture solennelle de sa châsse en 1895. La date fut fixée au 9 octobre, où l’on commémore traditionnellement la découverte miraculeuse du tombeau de la sainte en 1661 par l’abbé d’Aulne, Henri de Velpen. Cette procession ne perdura que quelques années. 2016 voit la reprise de la tradition.
Depuis 2016, Sainte Sybille se fête le 3eme dimanche de septembre sous forme de procession et d’une messe. Le château accueille les villageois qui désirent participer à la messe qui se déroule sur la terrasse. La procession se déplace autour du château. La fanfare de Brugelette rehausse le cortège de sa musique entrainante. Le char de la pompe des Montils accompagne les processionnaires.
Savez-vous qu’il y a une légende de Sainte-Sybille ? Rendez-vous au château lors de la prochaine procession pour en connaitre l’histoire.
Le Comte et la Comtesse offrent une réception festive.
5 Les deux écoles de Gages
5.1 La première : Le couvent
Forcées de quitter la France suite à la séparation de l’Église et de l’État en 1905, qui aboutit à la fermeture des maisons religieuses, les sœurs de Notre-Dame arrivent à Gages. Le comte Gaston de Lichtervelde et son épouse les hébergèrent. Ils finirent par acheter une petite fermette pour les y accueillir. Celles-ci la transformèrent en couvent.
Vers 1968, la communauté retourna dans son pays d’origine. Deux institutrices laïques poursuivirent l’enseignement. Deux religieuses désireuses de rester sur place, les aidèrent dans l’intendance.
En 1975, l’école libre qui avait déjà été reprise par l’école Saint-Louis-de-Gonzague de Brugelette, suite aux normes sévères édictées par le Ministère, quitta les lieux. Les gardiennes rejoignirent l’école communale de Gages et les primaires l’école Saint-Louis à Brugelette.
A Pâques 1976, le comte François de Lichtervelde et la comtesse, décidèrent de vendre ce bien. Messieurs Moreau et Verdonck acquirent le bien le 25 juin 1977.
En 1981, cet ancien couvent fut vendu à l’IMP Sainte-Gertrude qui y ouvrit le Hêtre Vert pour adolescents. Il fut revendu à Mr Simal Filip et Md Zecchini Nathalie le 07 septembre 2007
Actuellement transformé en appartements.
6 La deuxième : l’école communale
Le côté gauche du bâtiment était réservé à l’école. Le centre pour la maison de l’instituteur. Le côté droit tenait lieu de maison communale de Gages.
Photo de classe de Monsieur Allard année +- 1937/38
Le bâtiment actuel, toujours propriété de la commune, n’est malheureusement plus occupé pour cause d’insalubrité.
La 1er photo de l’école nous montre quel était entourée d’un mur. Ce mur délimitant la cour de l’école. Aujourd’hui, le monument aux morts remplace le mur. Il se trouvait par le passé sur la place du village, devant l’église. Ce monument a été déplacé autour des années 50, lors de la réfection des routes.
7 La salle des fêtes
Photo de la salle en arrière-plan et on peut remarquer qu’il y avait de l’activité dans le village à une époque
Alfred de Lichtervelde, bourgmestre de Gages reçu des dommages de guerre suite à l’occupation de son château par les allemands durant la guerre. Les fonds reçus pour ces dommages de guerre servirent à la construction d’une salle de fête.
Cette salle connu son heure de gloire. A l’époque, le curé l’abbé Soyez, professeur de latin et de grec au Collègue Saint-Julien d’Ath, était un fan de cinéma. Il y passait des films en hiver. Les vieux Gageois se souviennent d’un mémorable documentaire sur le « vidage du cochon » ! On y jouait également des pièces de théâtre.
A l’époque, pas de télévision, cette salle était une aubaine.
Monsieur Simal Filip et madame Zecchini Nathalie l’achetèrent en 2009 pour devenir la salle NATFIL
Elle n’est malheureusement plus en activité aujourd’hui.
8 La place de Gages dans les années 1900 et plus
9 Gages aujourd’hui – Economie
Quelques petites entreprises sont actives dans le village. Ce sont un élevage de chiens, un élevage de faisans, un centre équestre, un apiculteur, une vente à la ferme, une carrosserie, divers métiers du bâtiment, une accueil d’enfant etc.
10 Le petit mot de la fin de son rédacteur Jean-Philippe BAUDART
« Il m’a fallu quelque mois pour réaliser ce blog sur le village de Gages ou je suis arrivé voici 19 ans déjà. J’ai mis tout mon cœur à le réaliser, et je remercie toutes les personnes ayant contribué à la réalisation de cet ouvrage. J’espère avoir pu vous apporter d’avantage de connaissance sur l’histoire de Gages.
Si toutefois vous repérez une petite erreur concernant une date, un fait, une anecdote, etc…. N’hésitez pas à me faire part de vos remarques ou autre à jphbaudart@gmail.com »
Annexe I : Gages aujourd’hui – Voici 5 épisodes sur Gages diffuser sur NoTélé
1 Un village à Gages – Épisode 1 : à la découverte du village (notele.be)
2 Un village à Gages – Épisode 2 : une agriculture familiale (notele.be)
3 Un village à Gages – Episode 3 : une sainte au village (notele.be)
4 Un village à Gages – Episode 4 : la vie de château (notele.be)
Jean-Philippe BAUDART
Pour LES COMMUNAUX
merci pour ce cours d histoire Michel