ELIA Tracé SUD – Une ligne THT (Très Haute Tension) serait beaucoup plus utile dans les régions de Mons-Borinage et du Centre qui en ont grandement besoin pour entamer chacune leur redressement industriel.
1. ELIA Tracé SUD – Table des matières
- 1 Table des matières.
- 2 A l’origine la ligne devait passer par Tournai, Mons, la Louvière.
- 3 Le tracé enterré proposé.
- 4 Pourquoi le courant continu DC ?
- 5 Le « tracé SUD » favorisera Mons-Borinage et la région du Centre.
- 6 Pourquoi enterrer une ligne à Très Haute Tension (THT) ?
- 7 La proximité de l’énergie.
- 8 Quel est l’avenir d’ELIA dans les 20 prochaines années ?
- 9 Conclusions.
2. ELIA Tracé SUD – A l’origine la ligne devait passer par Tournai, Mons, La Louvière.
Lors du choix du tracé de la BdH (Boucle du Hainaut) soumis à la consultation populaire, la Ministre de l’Énergie du Gouvernement fédéral était aussi 1ère échevine empêchée de Tournai. Le Bourgmestre de Mons était Premier Ministre du Gouvernement fédéral de Belgique.
On peut raisonnablement penser qu’ils n’ont pas souhaité qu’une ligne 380.000 Vac composé de 26 câbles accrochés sur des pylônes de plus de 60m de haut passent au-dessus ou en bordure de leur ville.
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Le Borinage et la Région du Centre sont très densément peuplés. Y faire passer la BdH allait inévitablement provoquer de vives protestations. Les villes et communes traversées en Hainaut occidental (WaPi) sont moins densément peuplées que le bassin industriel hennuyer. Par contre le nord du Hainaut est moins concerné par ce réseau électrique. Comparé au sud de la province, c’est une région beaucoup plus orientée agriculture ayant de plus faibles besoins électriques.
Soyons honnête, personne ne peut leur jeter la pierre. Les pylônes dits « compacts » d’ELIA sont aussi hauts que la cathédrale St Michel et Gudule de Bruxelles.
3. ELIA Tracé SUD – Le tracé enterré que nous proposons
Nous préconisons de remplacer la ligne THT (Très Haute Tension) 380.000 Vac (courant alternatif) 6GW sur pylônes par une ligne THT 525.250 Vdc (courant continu) 4 GW.
Cette ligne serait enterrée le long de cours d’eaux, des autoroutes et si nécessaire des lignes de chemin de fer. Ce « tracé Sud » passera par :
- De la centrale électrique d’Avelgem, la ligne électrique longe l’Escaut pour ensuite contourner Tournai le long de l’E42.
- A la hauteur d’Antoing, le tracé rejoint le canal de Nimy (Mons) pour longer le canal du Centre.
- A la hauteur de Manage, il suit l’E42 jusqu’à la centrale électrique de Courcelles.
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4 ELIA Tracé SUD – Pourquoi le courant continu DC ?
4.1 ELIA spécialiste européen reconnu du DC (courant continu)
1er exemple – La liaison Vdc d’ALEGRO
Entre Lixhe (Visé – Belgique) et Oberzier (Allemagne), ELIA a déjà enterré près de 90km de câbles DC (courant continu). La réglementation allemande impose l’enterrement des câbles de ce genre.
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2ème exemple La liaison NEMOLINK
Elia a aussi réalisé la très difficile pose de 130 km de câbles électriques DC sous-marin entre Richborough et Zeebrugge.
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ELIA dispose de cette technologie du transport d’énergie DC (courant continu) enfoui dans le sol.
4.2 Une phrase mystérieuse
A la page 102, dans le « Dossier de base » présenté par ELIA justifiant sa demande de réservation du couloir de 200m, nous lisons « 8.4.2 Technologie DC – Seul un champ magnétique continu, comparable au champ magnétique terrestre, est généré ».
La terre émet un champ magnétique qu’une boussole peut détecter pour indiquer le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest.
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Comme nous pouvons vivre en bonne santé sur terre, c’est que ce champ magnétique n’est pas dangereux. Par conséquent si le courant continu émet un champ magnétique comparable à celui de la terre, c’est que ce courant n’est pas dangereux.
Le rayonnement électromagnétique des lignes à haute tension est provoqué par le courant alternatif (AC). Si on s’oppose à ce rayonnement sujet à polémique, alors il faut choisir le courant continu (DC).
4.3 Les avantages du courant continu
Dans le « Dossier de base » de 320 pages, ELIA dénigre le courant continu (DC) au profit du courant alternatif (AC). Pourtant les avantages du DC sont nombreux :
4.3.1 Pas de pollution visuelle
Il est relativement difficile de proposer des chambres d’hôtes sous des lignes THT de 380.000 Vac pouvant transporter 2x la puissance de la centrale électrique du Tihange !
4.3.2 Pas de danger pour la santé des riverains.
Les tenants du transport électrique aérien sont avantagés par un manque de réglementation. Le problème ne se pose pas avec le courant continu (DC) enterré, le DC ne génère pas de rayonnement.
4.3.3 Faible emprise au sol
Le corridor de 200m sur 84,5km de long demandé par ELIA est énorme. Il équivaut à la surface d’environ 4.100 terrains de football. Si la Région wallonne modifie le Plan de secteur en y inscrivant ce corridor, plus personne ne pourra y faire quelque chose dessus sans l’accord ELIA. Et si par hasard, la ligne ne se fait pas, ELIA gardera toujours la main sur cette surface, il faudra toujours lui demander son autorisation.
4.3.4 Contrôle des flux
Il est relativement aisé de contrôler le flux (la quantité) d’électricité qui passe sous forme DC (courant continu) en fonction des besoins de l’industrie et des autres utilisateurs.
4.3.5 Possibilité d’adjoindre des conduites de transport H2
Le transport de l’hydrogène (H2) est l’alternative du futur, mais n’est pas encore opérationnel aujourd’hui .. bien que l’on nous en parle presque chaque jour dans tel ou tel Média. Comme le transport du DC (courant continu) est enterré, rien n’empêche de faire coup double en prévoyant une réservation pour les futurs pipe-lines d’H2. Il ne faudra pas rouvrir le sol pour enterrer la conduite de ce gaz.
4.3.6 Peu sensible au black-out
Le black-out est la hantise des ingénieurs de la THT AC (courant alternatif). Nul ne maîtrise totalement le fonctionnement de la THT, il suffit qu’un transformateur explose ou pose problème pour entrainer l’arrêt en cascade des équipements mettant ainsi l’Europe dans le noir.
4.3.7 Cyberterrorisme et terrorisme
Là aussi le DC démontre sa capacité supérieure à l’AC.
4.3.8 Plus de dangers pour les oiseaux
Un grand nombre d’oiseaux, dont beaucoup de migrateurs, se tuent en heurtant les lignes électriques. La Belgique est le passage privilégié et obligé de nombreuses espèces protégées.
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5 Le futur « tracé SUD » favorise Mons-Borinage et la région du Centre
5.1 Le retour de la richesse dans l’ancien bassin minier de Tournai à Courcelles
Au XIXème siècle toute cette région a connu une richesse extraordinaire grâce aux veines de charbon qui s’étendaient de Bernissart à Charleroi. La houille était l’énergie par excellence de l’époque.
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Aujourd’hui, après la ruée vers l’or du XIXème siècle, le « nouvel Eldorado » sont les vents de la Mer du Nord. Les investissements se comptent en milliards d’euros. Le but est de clairement remplacer le pétrole et l’énergie nucléaire.
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Le passage d’une ligne THT venant de la Mer du Nord équivaut à la veine de charbon qui courait de Tournai à Charleroi au XIXème siècle. Elle apportera directement la richesse extraite du vent.
Grâce à des repiquages intelligents, il sera possible de distribuer l’électricité au profit des zonings et des entreprises installées à proximité.
Ce sera le nouveau filon autour duquel la richesse de toute cette région pourra se recréer. Et à la différence du XIXème siècle, les travailleurs ont maintenant la chance de pouvoir mieux participer à la redistribution de cette richesse nouvellement recréée.
5.2 Plus d’offres d’emploi
Le vieux bassin industriel de Mons-Borinage et de la Région du Centre sont en proie à une crise structurelle d’emploi et subissent un chômage qui se transmet de père en fils.
Voici le « Top 10 » des communes avec le moins de chômeurs et le « Flop 10 » des communes avec le plus de chômeurs.
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Sur les 10 premières places du «Flop 10», cinq sont occupées par des communes du bassin industriel de Mons-Borinage à Charleroi : Farciennes, Charleroi, Colfontaine, Quaregnon, La Louvière.
Alors qu’en Hainaut occidental, quatre communes sont dans le «Top 10» : Mont de l’Enclus, Lens, Celles, Ellezelles.
5.3 Proximité de la source d’énergie pour les grands utilisateurs
Le « tracé Sud » longe des zonings industriels très grands consommateurs d’électricité.
Dans la région de Mons-Borinage tant Google que Yara sont d’énormes utilisateurs de DC (courant continu). Ces entreprises comme d’autres seront très heureuses de disposer de cette énergie directement disponible au pas de leur porte.
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C’est leur offrir une excellente perspective dans la satisfaction de leurs besoins futurs d’énergie électrique.
5.4 Le développement économique
Il n’y a pas de fatalité dans le déclin ou l’essor économique d’une région. Tout a une cause. Chez nous c’est le manque criant d’énergie électrique.
En matière de distribution électrique THT, le Hainaut et la dorsale wallonne sont manifestement parmi les parents pauvres de la Belgique. Depuis belle lurette, la Flandre se taille la part du lion.
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Mons-Borinage et la Région du centre ne doivent pas rater le train de la nouvelle richesse en refusant stupidement cette opportunité de ligne enterrée THT en courant continu. D’autant que le courant continu enterré ne cause aucun dommage à la santé des habitants.
6 Pourquoi enterrer une ligne à Très Haute Tension (THT) ?
Enterrer les câbles le long des canaux et des autoroutes permet d’éviter la lourde procédure de révision du plan de secteur. Elle n’est pas nécessaire quand les terrains dépendent directement de la Région wallonne.
Ce fût le choix pour le tronçon ALEGRO de 90km entre Lixhe (Visé – Belgique) et Oberzier (Allemagne). La ligne passe le long de l’autoroute et de la ligne TGV
Voici, quelques images prises sur le tronçon belge lors de l’enfouissement du câble DC (courant continu).
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7 La proximité de l’énergie
7.1 L’éloignement des lignes
Il y a un phénomène qui insécurise les industriels ; c’est l’éloignement des sources d’approvisionnement électrique.
A titre d’exemple, la richesse du Nord du pays s’appuie sur un réseau électrique THT (Très Haute Puissance) important. Les lignes en pointillés sur la carte sont des projets.
L’éloignement des lignes électriques passant par Avelgem, Brugelette, Courcelles sont des sources potentielles de pannes et de coûts. Tous les branchements nécessaires pour malgré tout amener l’électricité chez eux sont des sources potentielles de pannes.
Lorsque les investissements pèsent des centaines de millions d’euros, la proximité des grandes lignes électriques est primordiale.
7.2 Le vrai besoin en électricité
7.2.1 Le besoin d’électricité en Belgique à l’horizon 2030
Voici la carte des besoins 2030 des différentes secteurs électriques
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7.2.2 Le besoin en électricité du Hainaut à l’horizon 2030
La carte ci-dessus montre qu’il est au maximum de 1,908 GW (1.980 MW) et en moyenne de 1,469 GW (1.469 MW) avec un minimum de 0,998 GW (998 MW).
Une ligne 4 GW au lieu de 6 GW est amplement suffisante.
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D’autant que d’ici quelques années nous disposerons de pipe-lines transportant de l’hydrogène (H2) qui pourront véhiculer jusque 20 GW d’énergie électrique (voir point 7).
7.2.3 Mais aujourd’hui avons-nous suffisamment d’électricité en Hainaut ?
Il n’y a plus de marge de manœuvre dans le Sud du Hainaut.
Si l’industrie fonctionne à pleine charge, ELIA ne sera pas en mesure de fournir toute l’électricité demandée. Le schéma ci-dessous révèle cet état de fait.
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Entre la centrale de Baudour et celle de Trivière le réseau électrique n’a plus de réserve. En cas problème, les fusibles sautent. Entre Chièvres et Baudour, c’est la même chose sauf qu’il y a encore un peu de réserve, mais c’est déjà « un goulot d’étranglement structurel N-1 ».
Pour un industriel ayant besoin de beaucoup d’électricité, ce n’est pas dans l’ancien bassin minier du Hainaut qu’il doit construire son usine. Il choisira le Nord de la France bien fourni en énergie électrique d’origine nucléaire.
C’est un appel urgent que nous lançons à nos dirigeants pour réagir et de valoriser cette opportunité d’une ligne salvatrice pour les régions concernées.
8 Quel est l’avenir d’ELIA dans les 20 prochaines années ?
8.1 Sa cotation boursière
De 2008 à 2020, l’entreprise affiche une belle progression lente et régulière. A partir du démarrage de l’enquête publique de fin 2019, nous constatons néanmoins un ralentissement avec un plafond d’avril 2020 à septembre 2021 oscillant de 103 € à 106 € par action.
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Les investisseurs doivent donc rester attentifs à l’évolution de l’entreprise et au risque possible d’un retournement de tendance.
8.2 Mark RUTTE damne le pion à ELIA
Avec l’accord intervenu entre le premier ministre Mark RUTTE (Pays-Bas) et le Président du Conseil Charles MICHEL (Europe), le stockage et le transport de l’hydrogène (H2) est devenu la bête noire d’ELIA.
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En Belgique, ELIA se retrouve en concurrence directe avec le transporteur de gaz FLUXYS. Quant à l’entreprise L’AIR LIQUIDE, elle n’est pas en reste avec son investissement de 8 milliards d’euros pour transporter l’hydrogène H2 dans les années futures.
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8.3 Que fait un gaz dans le transport de l’énergie ?
Le grand problème de l’électricité, c’est qu’il est impossible de la stocker. Il faut l’utiliser directement sous peine de la perdre définitivement.
En Mer du Nord, il y a du vent et de l’eau. La formule chimique de l’eau est H2O. Il suffit d’utiliser de l’électricité pour obtenir d’un côté de l’hydrogène H2 et de l’autre côté de l’oxygène O. D’où l’idée d’utiliser l’énergie éolienne pour produire de l’hydrogène H2.
En transportant l’hydrogène par pipe-line à la centrale électrique de Courcelles (près de Charleroi) ou celle d’Avelgem, il est possible de la brûler pour faire tourner des turbines et produire de l’électricité sur place.
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Malgré la perte d’énergie lors des diverses transformations de l’hydrogène H2, les avantages restent supérieurs :
- Si le transport de l’énergie électrique par ligne THT est limité à environ 6 GW, il est relativement aisé de fabriquer des pipe-lines transportant jusque 20 GW d’énergie sous forme d’hydrogène H2.
- L’eau est le résidu de l’hydrogène H2 brulé pour faire de l’électricité. La combustion ne provoque pas de pollution.
- Le gaz H2 peut être aisément stocké pour pouvoir être utilisé au moment voulu.
8.4 Le « backbone » réseau européen de hydrogène à l’horizon 2030 – 2050
L’ambition des producteurs et des transporteurs d’hydrogène est sans borne. Pour eux, c’est le début d’un Eldorado. Les industriels flamands ont vite compris et lorgnent déjà sur cette technologie promue par le Premier ministre néerlandais Mark RUTTE.
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Le transport d’énergie sous forme d’hydrogène H2 a un immense avantage sur la méthode actuelle d’ELIA. Ses installations sont enterrées contrairement aux pylônes électriques.
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Déjà des signes de deux entreprises belges connues du secteur abandonnent la fabrication de ces pylônes.
La population belge, tant wallonne que flamande, est de plus en plus sensible à son environnement. ELIA se doit de les entendre.
Kodak a inventé l’appareil photo digital. Aveuglé sur son conservatisme, elle n’a pas su abandonner sa production papier au profit de son invention géniale. Le marché a été sans pitié. Ce géant planétaire a fait la culbute.
Si ELIA persiste avec ses pylônes électriques et son courant alternatif aérien, elle sera le prochain KODAK. La chute sera rapide. Banquiers et investisseurs auront vite faits de retirer leurs billes à temps !
9 ELIA Tracé SUD – Conclusions
Le choix initial d’ELIA du tracé SUD par Avelgem, Tournai, Mons, La Louvière et Courcelles était la bonne idée.
Mais la proposition de faire passer le courant électrique en aérien au moyen de 26 câbles accrochés à des pylônes électriques de plus de 60m de haut est, était et reste une mauvaise proposition. Aucun responsable politique de Mons-Borinage et de la Région du Centre ne pouvait accepter cette idée.
Le « tracé Sud » de la ligne THT Vdc enterré d’Avelgem passant par Tournai – Mons – la Louvière – Courcelles est une opportunité unique de recréation de richesse dans ce bassin et qui ne se représentera pas deux fois.
Ingénieur Industriel en Electricité
Conseiller communal de Brugelette
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