Contre-vérité ELIA – Le dossier de base de la Boucle du Hainaut montre qu’ELIA a horreur du courant continu.
1 Contre-vérité ELIA – Le dossier « Boucle du Hainaut » un outil de propagande bien rôdé.
Le dossier présenté par ELIA n’a qu’un but. Il est de convaincre le lecteur du bien fondé de ses arguments.
Mais quel ministre de la région wallonne, quel bourgmestre, quel conseiller communal et quel habitant des 14 communes d’Avelgem à Courcelles est en mesure de juger de la pertinence des arguments d’ELIA ?
Devant cette situation d’ignorance technologique, ELIA a devant lui un boulevard pour imposer sa volonté. Il est le seul à détenir l’information. Il peut la présenter à sa manière pour valoriser à son avantage les arguments exposés. Combien de gens seront-ils en mesure de comprendre ses arguments ?
Et si un un citoyen lambda ose objecter sur la qualité de son dossier de base, les ingénieurs d’ELIA auront tôt fait de remettre en place l’audacieux.
Par contre, nous lisons clairement dans le dossier de la Boucle du Hainaut qu’ELIA veut faire passer une puissance 6GW. Il ne faut pas être grand clerc ou avoir fait des études d’ingénieur en électricité pour comprendre de cette entreprise veut faire passer 2x la puissance nucléaire de Tihange au-dessus de nos têtes.
NB: La puissance nominale de la centrale nucléaire de Tihange est de 3GW (3 milliards de Watt).
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Le vrai débat tourne d’abord autour du choix entre le courant alternatif et le courant continu, car le type de courant conditionne la qualité de vie des habitants. ELIA fait tout pour discréditer l’emploi du courant continu enterré.
2 Contre-vérité ELIA – La distinction entre le courant alternatif et le courant continu.
A la page 26 du dossier « Technologies étudiées » nous pouvons lire ce qui suit. Le texte en italique est une reproduction intégrale de ce qu’ELIA écrit.
« En matière de technologie, on opère une distinction entre, d’une part, le courant alternatif ou AC (Alternating Current) et, d’autre part, le courant continu ou DC (Direct Current). » (source ELIA – Boucle du Hainaut)
2.1 Le courant alternatif
« En courant alternatif, le courant (constitué d’électrons) change en permanence de direction selon un certain rythme (fréquence). Les électrons se déplacent ainsi du pôle positif vers le pôle négatif, et du pôle négatif vers le pôle positif. Le nombre de fois que ce changement se produit en 1 seconde s’appelle la fréquence. En Europe, le courant alternatif change de direction à raison de 50 fois par seconde, par conséquent sa fréquence est égale à 50 Hertz. Le réseau énergétique belge est basé sur la tension alternative et toute prise de courant fonctionne avec ce type de tension. Le symbole du courant alternatif est présenté ci-dessous. » (source ELIA – Boucle du Hainaut)
2.2 Le courant continu
« En courant continu, les électrons ne se déplacent que du pôle positif vers le pôle négatif ; le courant va donc toujours dans le même sens. Le courant continu a connu une hausse d’utilisation au cours de la dernière décennie. Ce type de courant est même devenu la norme pour les liaisons sous-marines et les lignes très longues de plus de 1000 km. » (Source ELIA – Boucle du Hainaut)
2.3 Que penser des définitions d’Elia sur le courant alternatif et le courant continu ?
Tout coule de source, tout ce qu’Elia écrit est correct. Sauf qu’Elia oriente la pensée du lecteur vers l’idée que l’usage du courant continu … est même devenu la norme pour les lignes très longues de plus de 1.000km.
Dans le dossier de base de la Boucle du Hainaut, il est impossible de se rendre compte que cette norme de 1.000 km est une invention des ingénieurs d’ELIA. Pour cela, il faut s’intéresser à ce qui se passe en Allemagne. On y découvre un tronçon de 273 km de longueur en courant continu 525 kVdc enterré. Même en Belgique entre Lixhe (Liège) et Oberzier (Allemagne), il y a aussi une liaison de 90 km en courant continu de 525 kVdc enterrée de 1.000MW (1GW).
Le monde confortable de l’électricité de haute tension commence à entrer en ébullition. Ce que ELIA veut absolument éviter s’impose malgré tout dans les faits.
Les révolutions technologiques commencent toujours par de petits faits que l’on essaye de cacher, tel l’enfant adultérin qu’on a oublié de faire avorter.
3 Contre-vérité ELIA – Quel est l’intérêt du courant continu par rapport au courant alternatif
Dans ce chapitre, nous verrons qu’avec le courant continu, il n’y a pas de rayonnement électromagnétique.
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3.1 Le déni de la réalité érigé en méthode de gestion
Le chapitre « Impact sur l’environnement et les alentours » traite de l’électromagnétisme, qui est l’objet d’une vive inquiétude de la population.
Devant ces inquiétudes, ELIA se comporte comme les Grands Cigarettiers. Ces derniers, en absence de preuves irréfutables des conséquences de la cigarette sur le cancer des poumons, s’enfonce dans le déni des maladies qu’elle provoque. ELIA fait de même au sujet de l’impact négatif de l’électromagnétisme des lignes aériennes à Très Haute Tension 380 kVac en courant alternatif sur la santé des riverains.
Des fermiers qui constatent que leur bétail produit moins de lait se voient balader dans tous les sens par les ingénieurs d’ELIA. ELIA met tout en doute pour échapper à tout jugement sur l’impact de l’électromagnétisme généré par « son » courant alternatif. Ci-dessous une assemblée de fermiers victime des ondes électromagnétiques.
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Souvenons-nous, il n’y a pas encore si longtemps, le lobby des cigarettiers n’hésitait pas a faire appel à la médecine pour vendre leur bâton de cancer. Tous les arguments sont bons pour vendre et se faire du pognon.
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Faut-il vraiment faire passer 6GW de puissance électrique au-dessus des habitants de la Boucle du Hainaut ? Nous savons maintenant que cela représente 2x la puissance nucléaire de la Centrale de Tihange !
3.2 Une phrase sibylline (mystérieuse) dans le dossier de base de la Boucle du Hainaut
Dans le dossier de l’enquête publique de 344 pages, une petite phrase sibylline (mystérieuse) à la page 102 passe inaperçue. Cette phrase c’est :
« 8.4.2 Technologie DC – Seul un champ magnétique, continu, comparable au champ magnétique terrestre est généré ». (source ELIA – Boucle du Hainaut)
Cette petite phrase perdue dans l’épais dossier de la Boucle du Hainaut est la reconnaissance incontestable, que le courant continu ne génère pas de champ électromagnétique.
Dans le dossier de base Boucle du Hainaut, l’auteur ne précise jamais que les problèmes d’électromagnétisme sont uniquement liés au courant alternatif. Cet oubli pourrait s’apparenter à un « mensonge par omission ».
En Allemagne, les autorités ont exigé le choix du courant continu enterré pour sauver les exploitations agricoles, entre autres.
4 Mais que se passe-t-il en Allemagne ?
4.1 La liaison SuedOstLinks
Les autorités allemandes ont déclaré un moratoire sur les constructions de lignes sur pylônes. Les entreprises de transport d’électricité sont obligées d’enterrer les lignes à Très Hautes Tensions. Ceci impose le courant continu 525.000 Vdc
La liaison SuedOstLinks relie le Land allemand Saxe-Anhalt au Land de Bavière. C’est une ligne enterrée de 525.000 Vdc de 2 GW de 273km de long. Elle est construite par la firme allemande 50Hertz, propriété à 80% d’Elia, et par la firme TENNET.
Voici une vidéo officielle de l’administration allemande « Câble enterré: De la Théorie à la Pratique », qui explique pourquoi elle a opté pour le câble Très Haute Tension enterré. (en allemand)
4.2 La liaison ALEGRO (sous-chapitre complété le 27-11-2020)
Poste de transformation AC/DC à Lixhe – province de Liège
4.2.1 Description
La ligne à Très Haute Tension ALEGrO de 525.000 Vdc s’étend sur 90 km, dont une 49km en territoire belge. A chaque extrémité, il y a une station de conversion AC/DC dont une à Lixhe (Visé) et une à Oberzier (Allemagne). Entre ces deux stations, la ligne à Très Haute Tension a été enterrée. En Belgique, cette ligne suit le tracé des chemins de halage, de l’autoroute et de la ligne de chemin de fer d’Infrabel.
Dans cette vidéo madame Els CELENS – responsable du projet ALEGrO – présente la liaison.
https://www.vedia.be/www/video/info/le-projet-d-interconnexion-electrique-alegro-se-poursuit-dans-nos-communes_95344.html
Dans une autre capsule vidéo, elle révèle que la puissance de 1GW (1 milliard de Watt) de la ligne enterrée correspond aux besoins de la province de Liège. Celle-ci représentent 1/14ième de l’énergie électrique totale consommée par la Belgique. Nous concluons que la Boucle du Hainaut de 6GW (6 milliards de Watt) est prévue pour pour permettre de transporter l’équivalent de 43% de la totalité de l’énergie électrique du pays (6/14ième ). Quel habitant de Brugelette serait heureux d’apprendre, qu’une telle quantité d’énergie pourra passer au dessus de sa tête ? Pour rappel, l’énergie de 6GW correspond à 2x la puissance totale de la centrale nucléaire de Tihange.
4.2.2 Le tracé
Dans la vidéo ci-dessous, l’entreprise ELIA détaille l’itinéraire. Il suit le domaine INFRABEL (chemin de fer), longe l’autoroute et emprunte les chemins de hallage. Il évite les zones urbanisées, les zones NATURA 2000 et les zones de grand intérêt biologique.
4.2.2 Le grand frère allemand protège la communauté germanophone de Belgique.
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C’est bien connu, l’Allemagne a une sympathie pour les cantons germanophones. Elle n’a pas accepté la construction d’une ligne THT 380.000 Vac sur pylône passant ainsi dans les cantons rédimés. Ce sont les communes de Welkenraedt, Baelen, Eupen, Lontzen et Raeren qui ont bénéficié de cette préférence allemande et qui a motivé le gouvernement allemand à imposer le câble Très Haute Tension enterré.
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Cette liaison électrique enterrée apparaît plus maintenant comme un « lien ombilical » qui relie la Communauté germanophone des Cantons de l’Est de Belgique (Ostbelgien) à la République d’Allemagne. A cause de son manque de préoccupation de la santé de ses propres habitants, la Belgique vient de perdre un peu de sa belgitude.
Du même coup, ce sont les 14 communes belges Visé, Oupeye, Herstal, Liège, Soumagne, Blegny, Thimister, Welkenraedt, Limbourg, Lontzen, Baelen, Eupen et Raeren, qui bénéficient des avantages du câble enterré exigée par la république allemande.
Par contre, les 14 communes wallonnes de la Boucle du Hainaut (Mont-de-l’Enclus, Celles, Frasnes-lez-Anvaing, Leuze-en-Hainaut, Ath, Chièvres, Brugelette, Lens, Soignies, Braine-le-Comte, Ecaussinnes, Seneffe, Pont-à-Celles, Courcelles) ont le malheur d’être nées au mauvais moment, au mauvais endroit et dans une mauvaise Région. Et malheureusement, c’est une région où les hommes politiques ne sont pas formés, voire mal informés dans le domaine très spécialisé de la Très Haute Tension électrique. ELIA a le champ libre pour exprimer ses contrevérités.
5 La puissance du lobby d’ELIA
5.1 Le Schéma de Développement de l’Espace Régional et les lignes à Haute Tension enterrées
A la page 83 du dossier de base de la Boucle du Hainaut, nous pouvons lire :
« Un nouveau SDT ( NDLR: Schéma de Développement du Territoire ) a été approuvé par le Gouvernement wallon le 16 mai 2019. Néanmoins, le Gouvernement wallon n’a pas encore déterminé la date de son entrée en vigueur (cf. chapitre 11). C’est dès lors toujours le SDER (NDLR: Schéma de Développement de l’Espace Régional) de 1999 qui est en vigueur à l’heure actuelle.
Le SDER atteste que « Les lignes électriques à haute tension sont pour la plupart aériennes. Elles provoquent par leur présence marquée dans le paysage d’importantes gênes visuelles. Leurs effets sur la santé restent aujourd’hui encore une matière controversée ».
Pour promouvoir une meilleure intégration des réseaux de transport d’énergie dans leur environnement, le SDER met en évidence la nécessité d’adapter le plan national d’équipement et de transport d’électricité et déclare que :
« La poursuite de l’équipement de production et de transport d’électricité doit répondre aux principes suivants :
– Toute nouvelle ligne jusqu’à 150 kV sera souterraine ;
– Toute ligne aérienne située dans les zones urbanisées sera progressivement supprimée ;
… » (source ELIA – Boucle du Hainaut)
Pourtant depuis 1999, nous constatons que très peu de lignes sont enterrées ! C’est normal, le lobby d’ELIA est passé par là. Il a fait accepter l’idée que la mise en terre se fasse en fin de vie d’une ligne.
5.2 La supercherie des câbles à Haute Tension enterrés
Savez-vous que la durée de vie d’une ligne électrique Haute Tension est estimée entre 90 et 100 ans (1) ! Nos responsables politiques, ou de la haute administration qui mettent les décisions en application, se sont-ils rendu compte de la supercherie des lobbyistes d’ELIA ?
(1) Lors de la réunion de présentation par ELIA de son projet Boucle du Hainaut à la CCATM (2) de Brugelette, et suite à une question de Michel NIEZEN, ELIA a surpris les membres de la commission en reconnaissant que la durée de vie d’une ligne à Haute Tension ( de 30.000 à 150.000 V) est de 90 à 100 ans.
(2) Commission Consultative de l’Aménagement du Territoire et de la Mobilité.
Remarque
Ce billet 78 a pour but d’améliorer le niveau d’information des citoyens . Le groupe politique « Les Communaux » rappelle qu’il soutient intégralement la prise de position de la Commune de Brugelette. « Article 1er : de marquer avec force, son opposition au projet « Boucle du Hainaut » … et de rejeter ce projet qui n’est pas en adéquation avec la protection de la santé, le bien-être des habitants, la préservation du territoire rural de Brugelette, des activités agricoles, de la protection de l’environnement, du patrimoine et de l’activité touristique.«
Articles à lire:
6GW – Les COMMUNAUX s’expriment sur la demande de corridor de 200m x 84,8 km d’ELIA (n°77);
ELIA CCATM – Présentation du projet ELIA à la CCATM de Brugelette (n°76);
ELIA 525 kV – Le groupe ELIA enterre un câble 525 kV long de 273 km en Allemagne (billet n°75)
Argumentaire citoyen – Enquête publique – Corridor de 200m de la Boucle du Hainaut ( billet nr 74)
Pour les Communaux
Conseiller communal
Encore un excellent article