Le blason de Brugelette est étonnamment riche en histoire. Son origine remonte au Xième siècle. Mais d’où vient-il ? Ce 51ième billet des COMMUNAUX vous en dira plus.
1 Le blason – sa description
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Il se décrit héraldiquement « de gueules à la fasce d’or accompagnée en chef d’une divise vivrée du même ».
- « de gueules »: signifie la couleur rouge
- « à la fasce » : désigne une large bande horizontale
- « d’Or » : signifie la couleur jaune
- « accompagnée en chef » : correspond à la supérieure de l’écu
- « d’une divise vivrée » : décrit un mince filet en forme de zigzag à quatre pointes inférieures
- « du même » : allusion à la couleur jaune décrite précédemment.
1.1 Le blason « de gueules »
En comprenant que « de gueules » réfère à la couleur rouge, j’imagine en l’an 1000 à une époque où seule la puissance militaire assure la survie du clan, je pense à
«… des guerriers arborant résolument au bras un effrayant écus de couleur rouge. Un bouclier à l’image de la gueule féroce du lion armé de ses crocs sanguinaires déclarant que le combat sera sans quartier. Un affrontement dont la victoire assurera la survie et la puissance du clan.
Ce fait d’arme fièrement arraché au prix du sang sur l’ennemi ne pourra pas être glorifié sans l’ajoute d’une bande en or sur le blason. »
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1.2 Un blason usurpé
Il fut adopté et reconnu comme tel par arrêté royal du 22 mai 1909 par l’ancienne commune de Cambron-Casteau. Un peu bizarrement d’ailleurs, car les Jauche étaient peu liés à Cambron.
Mais le secrétaire communal de Cambron, plus proactif que celui de Brugelette, avait en quelque sorte fait une OPA (Offre Public d’Achat) sur ces armes. Brugelette n’eut donc pas de blason jusqu’à la fusion des communes en 1977. C’est alors que notre localité adopta, très logiquement, le blason usurpé par Cambron.
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Peu importe, tel est bien le blason de notre commune aujourd’hui.
2 Le blason des Jauche Mastaing
A l’origine, ce blason est celui de la noble famille de Jauche-Mastaing, dont furent issus les seigneurs de Brugelette de 1425 à 1769.
La succession de cette famille est particulièrement compliquée. Les généalogies divergent souvent. La lignée masculine des Jauche est originaire de Boulogne. Elle descend par une branche cadette de Baudouin II « le Chauve », comte de Flandre.
Les Jauche-Mastaing étaient eux-mêmes une branche cadette cette très puissante lignée féodale des Jauche, avoués de l’abbaye de La Ramée et maîtres d’un vaste domaine foncier situé à la limite du Brabant, du Namurois et du pays de Liège. Ainsi qu’en témoigne déjà un sceau équestre datant de 1227, les Jauche portaient comme armes un écu de gueules à la fasce d’or.
A la fin du XIIème siècle, devenu seigneur de Mastaing (dans le nord de la France, près de Bouchain) par son mariage avec la dernière héritière du nom, Adam de Jauche chargea l’écu plein de sa famille d’une divise vivrée d’or afin de marquer sa qualité de cadet. N’ayant point eu d’enfant, il transmit Mastaing à son frère Regnier de Jauche, auquel succéda le fils d’un autre frère : Gérard de Jauche-Mastaing, qui fit relief du fief de Mastaing au comte de Hainaut en 1323.
C’est de ce dernier que descendaient les Jauche-Mastaing établis à Brugelette au XVème siècle.
3 Un blason particulier
En 1511, Antoine de Jauche-Mastaing, seigneur d’Hérimez, Brugelette et Bolignies devint le Chef de toute la Maison de Jauche, par suite du décès de son lointain parent, Jean de Jauche, seigneur de Bioul dans le Namurois, dernier descendant de la branche aînée.
Les Jauche de Brugelette devinrent les aînés. La devise virée désignant une famille cadette, Antoine l’a dès lors abandonné.
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Toutefois, les échevinages de Brugelette et Hérimez continuèrent curieusement à user de l’ancien écu (avec divise) jusqu’au XVIIIème siècle.
4 Quelques variations
4.1 Jauche Comtes de Mastaing Hainaut
Jean de Jauche (v1120-v1173) est le fils cadet d’Eustache III « Noredin », comte de Boulogne (1086- ?) et de Mathilde, dame héritière de Jauche. Sa sœur aînée Mathilde, fille d’un premier mariage avec la fille du roi Malcolm III d’Ecosse, aurait épousé Etienne de Blois, roi d’Angleterre (1135-1154).
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4.2 Hornaing en France
Extrait du Bulletin de la Commission historique du Nord de 1863 :
«Il y avait en outre dans ce village une seigneurie laïque, dont le possesseur devait l’hommage à MM de Marchiennes, comme seigneurs de Fenain (par achat en 1243). Cette terre d’Hornaing appartint au XVe siècle et au XVIe siècle aux maisons de Lannoy et de Jausse-Mastaing.
En 1565, Gabriel de Jausse, chevalier, seigneur de Mastaing et Hornaing, vend cette dernière seigneurie, devant les hommes de fief du châtel de Fenain, au sieur de Rongies.»
4.3 L’écusson de la JSC Brugelette
Il a été créé en 2015 à l’occasion de la désignation de Michel Niezen comme président du club. Madame Sonya Leemans graphiste de la société NIEZEN sa de Brugelette l’a dessiné sous ses directives.
Il s’inspire largement du blason de la commune.
Mais peut-on ainsi disposer du blason communal ?
5 Propriété du blason
Le propriétaire est la commune de Brugelette. La commune est formée par les citoyens électeurs. Les habitants ont donc le droit d’utiliser l’écusson. Il est toutefois recommandé de l’utiliser avec respect et dans un contexte communal.
Dans sa question parlementaire « Armoiries communales – Utilisation Question n°302 du 24 avril 2008 » Madame Chantale Bertouille s’inquiète de l’utilisation du blason communal accompagné de propos injurieux et raciste sur un site Internet. Elle demande d’interdire son usage dans un tel contexte.
La ministre Fadila Laanan répond qu’il faut condamner les propos accompagnant l’usage de l’écusson, notamment en référant à la loi sur la xénophobie et l’antisémitisme. Plus particulièrement au sujet de l’emploi de l’emblème communal , elle écrit :
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Il n’y a donc pas d’objection à ce que la JSC Brugelette utilise le blason communal comme symbole d’identification.
Lorsque Michel NIEZEN agit en tant que Conseiller communal, il signe comme suit
Conseiller communal à Brugelette.
»
ANNEXE I
Voici l’image compète de la photo d’entête célébrant le 40ième anniversaire du jumelage de Brugelette et d’ Avon les Roches. L’oeuvre a été conçue par l’artiste brugelettois Michel JAMSIN et taillée par l’artisan tailleur de pierre Julien CANART aussi de Brugelette.